Nouvelles et onzième opus consacré à John Dortmunder.
Voleurs à la douzaine (Thieves' Dozen)nouvelles traduites de l'anglais par Jean Esch, Paris, Rivages/Thriller, 2008 ;Paris, Rivages/Noir 2011
Soit on connaît déjà John Dortmunder, et on sait qu'avec lui le cambriolage relève d'une alchimie particulière (défis pharaoniques, plans rocambolesques, équipiers improbables, résultats grandioses), soit on ne le connaît pas encore, et ces onze nouvelles seront une parfaite introduction à « l'esprit Dortmunder ».Derrière Dortmunder, il y a le génial Donald Westlake, son sens du rythme et son incroyable imagination. Avec en prime, une surprise finale : un voleur peut en cacher un autre...
Mon avis :
Quand on est un cambrioleur de profession il y a plusieurs stades de personnalités qui existent. Il y a la racaille qui vole tout et n'importe quoi à n'importe qui, et puis il y a les plus doués, ceux pour qui la cambriole est une manière de vivre, ceux pour qui cambrioler est l'égal du métro qu'on prend le matin pour accomplir son petit travail de fonctionnaire.
Rien de plus compliqué, rien de plus extraordinaire !
Si on n'a jamais lu un livre sur les aventures de John Dortmunder celui-ci sera le meilleur pour faire connaissance avec le roi de la cambriole.
Ce livre comprend 11 nouvelles avec au final une petite surprise de l'auteur, une autre facette de Dortmunder.
Westlake, auteur talentueux de roman noir nous a laissé de belles pépites, que ce soit les exploits de Dortmunder poursuivi par la poisse, ceux de Parker, son double froid et sérieux ou encore ses très nombreux black polars de grand talent.
Ici dans ces 11 nouvelles, Dortmunder part sur des casses seul ou avec son équipe habituelle. Il est doué dans son métier, il a de la "mentalité", ce n'est pas un voleur à la petite semaine.
Son boulot il le connait très bien. Il a, ancré en lui, toutes les ficelles du métier et tous les réflexes naturels qui vont avec.
Seulement Dortmunder est poursuivi par la poisse. Une poisse très loin d'être catastrophique et angoissante ; c'est une poisse cocasse qui fait sourire le lecteur.
Les personnages qui l'entourent ont tous un caractère bien définis, bien suivis tout au long des multiples aventures où ils apparaissent avec Dortmunder.
« Tu n’as pas entendu quelque chose ? chuchota Dortmunder.
— C’est le vent », dit Kelp.
Assis, Dortmunder se retourna et braqua délibérément sa lampe électrique dans les yeux de Kelp, agenouillé.
« Quel vent ? On est dans un tunnel.
— Il existe bien des rivières souterraines, dit Kelp en plissant les yeux. Alors, peut-être qu’il y a aussi des vents souterrains. Ça y est, tu as traversé le mur ?
— Plus que deux coups. »
L'auteur était très doué pour ne pas se répéter, faire de chaque casse et de son épilogue cocasse un moment unique. Une vraie prouesse ! mais je ne vous apprend rien sur le talent de Westlake. Et si vous n'en avez jamais lu et bien il est temps de commencer !
En conclusion : L'habileté de l'auteur à nous raconter les cambriolages d'experts en la matière pour finir en apothéose par des situations cocasses mais aucunement ridicules font de ce livre un petit bijoux !
Vous conseillerais-je ce livre ? - Je dirais même qu'il vous FAUT le lire ! Surtout si vous ne connaissez pas encore Dortmunder.
Fabe
Il m'a l'air très bien ce bouquin. A noter dans mes prochaines lectures (la liste s'allonge !)
RépondreSupprimerMerci Fabe :)
Longue liste pour les soirées d'hiver ! Un super Auteur ! Un Maître !
SupprimerEn effet, je ne connais pas... donc vais être obligée de le rajouter !!! Superbe chronique !
RépondreSupprimerRajoutes, tu ne seras pas déçue ;)
SupprimerSalut ! Je note, je note ! J'adore Westlake et ces vieux romans noirs acheté d'occase (ces plus anciens), là, je le prendrai neuf !
RépondreSupprimerAuteur lu aussi sous son pseudo de Stark.
Notes Cannibal, c'est du bon, du lourd !
SupprimerIl a plusieurs pseudos.