'> Fabebook: 2020

mardi 10 mars 2020

Chambre 413 - Joseph Knox

Date de publication : 2 octobre 2019
Éditeur : Le Masque



« Habituellement, je ressentais la présence d’un cadavre comme une absence, mais dans ce cas précis, j’avais l’impression qu’un trou noir s’ouvrait devant moi. »
Tournant le dos à sa vie d’avant, indifférent à son avenir, l’inspecteur Aidan Waits s’est résigné à intégrer la patrouille de nuit – cycle sans fin d’appels insignifiants et de solitudes insolubles. Jusqu’à ce que lui et son coéquipier, l’inspecteur principal Peter Sutcliffe, soient dépêchés au Palace, un immense hôtel désaffecté au cœur d’une ville en ébullition. Sur les lieux, dans la chambre 413, ils découvrent un homme. Il est mort. Et il sourit. On a retiré toutes les étiquettes de ses vêtements. On a limé et remplacé ses dents. Même ses empreintes digitales ne sont pas les siennes. Seule une pièce cousue à l’intérieur de son pantalon donne un indice sur son ultime acte désespéré…
  Tandis qu’Aidan s’immerge dans le passé de l’inconnu, il se rend compte qu’un fantôme surgi du sien hante le moindre de ses faits et gestes. Mystérieux incendies, appels anonymes et menaces pures et simples : Aidan va devoir affronter ses démons avant de découvrir la                                                     véritable identité de l’homme de la chambre 413.


Mon avis :

En route pour un bon polar noir de Joseph Knox, un auteur anglais qui a écrit 2 livres, le premier : "Sirènes" que je n'ai pas lu, place donc au second.
Je me rends compte que je préfère souvent l'écriture anglaise qu'américaine, moins de testostérone et plus de recherches dans les personnages, moins de bons sentiments et plus de noirceur. Je me trompe peut-être mais tel est mon opinion à ce jour.
Dès les premières pages on plonge en plein milieu d'une sordide histoire qui se révèle être des flashes-Black et qui reviennent tout au long du récit, puis ça démarre par deux patrouilleurs de nuit qui vont là où on les appelle et enquêtent sur des feux de poubelles.
Aidan Waits est le coéquipier de Sutcliffe qu'on surnomme Sutty (en égard à l'éventreur 😏) Sutty est exécrable, il est misogyne, il se frotte les mains tout le temps avec du désinfectant, il a un foutu caractère de cochon mal élevé.  Aidan, avec un passé chargé est détesté par ses collègues et ses chef mais il est malheureusement obligé de se farcir ce coéquipier et de subir ce personnage infâme.
Si Aidan est détesté on en apprend les raisons petit à petit. Une propension à la toxicomanie et un passif lourd font qu'il est pieds et poings liés, lié à Sutty.

Appelé par une jeune fille harcelée par un journaliste du Web avec qui elle a couché, elle se plaint d'avoir été filmée par celui-ci et menacée par une vidéo qu'il aurait tournée à son insu. Aidan décide de l'aider et va trouver ce salopard. Il le fait sans trop tenir Sutty au courant vu que son coéquipier a la critique acerbe, se moque et ne supporte pas les gonzesses.
Au fil de la nuit de patrouille ils sont appelés dans un hôtel vide et mis en vente, un crime vient de s'y dérouler,  dans la chambre 413 un homme est assis, aussi mort qu'on peut l'être avec un large sourire sur sa face (d'où le titre du livre en anglais : The smiling Man).
Il en ressort que l'homme est inconnu, pas de papiers d'identité, les poches vides, hormis un petit papier cousu dans son pantalon.
Aidan et Sutty prennent les dépositions et Aidan va mener l'enquête ...
L'auteur dépeint très bien cette atmosphère pesante, glauque, et on imagine assez fort la personnalité d'Aidan, on le "sent" comme traumatisé, on comprend qu'il est sevré des drogues mais que le fil est ténu, et on se rend compte que malgré tout, c'est un homme bon.
Ça et là, de courts chapitres flashes-back évoquent son passé et l'auteur a le don de ne pas en faire trop, il distille ce qu'il faut à bonnes doses. C'est vraiment une écriture qui parle et s'infiltre dans notre imagination pour y placer des images nettes.
Pourtant Aidan est sur une corde raide, entre ses supérieurs qui le déteste, ses addictions et son assez récente séparation d'avec sa copine, il reçoit des appels anonymes et se sent épié, jusqu'à se faire exploser la tête.
Les détails sur l'enquête de "qui est l'homme au sourire ?"  sont très bien donnés par l'auteur et les rebondissements ont le rythme qu'il faut. (ce manque d'impatience contrairement aux auteurs Amerlocains😊)
Joseph Knox nous livre une histoire complète avec des passages durs, il justifie les résultats d'enquêtes et le "quoi-pourquoi-comment" des flashes-Black, cela fait du bien de lire un bon noir sans se faire arnaquer.

J'espère que mon enthousiasme sera contagieux et que les fêlés de Noir liront ce livre.

Bye et à + 😎

Fabe


dimanche 12 janvier 2020

Cirque à Piccaddilly - Don Winslow

Collection Folio policier (n° 215), Gallimard
Parution : 20-06-2001







Les choses auraient été trop simples si Neal avait pu rester à New York avec Diane et passer son examen sur Tobias Smollett. Mais la sonnerie du téléphone laissait présager une mauvaise nouvelle. Cette fois, P'pa l'envoie courir la campagne anglaise aux trousses de la fille d'un sénateur qui s'est fait la belle. D'après la photo, la fugueuse vaut bien le détour mais on n'a quand même pas idée de faire avaler des scones à la crème à un enfant de Broadway !










Mon avis :

Premier roman de D. Winslow en lecture, j'ai décidé d'aborder la série Neal Carey en commençant donc par le premier.
Neal est un jeune pickpocket de 11 ans à Broadway, il vit avec sa mère toxico, quant au père il a mit les voiles y'a longtemps déjà. Sa vie est faite de déceptions, d'abandon et de petits larcins lorsqu'il rencontre Graham.
Cette rencontre sera le tournant de sa vie, Graham va lui apprendre le "métier", il deviendra son père de la rue, celui qui lui montrera comment s'en sortir sans se faire choper. Graham le prend donc sous son aile et lui apprend toutes les ficelles du taf de détective. Suivre sans se faire voir, repérer vite fait tout ce qu'il se passe autour de lui, se fondre dans la masse, bref, tout pour devenir le meilleur. Ce qui n'empêchera pas Neal, bien au contraire, de faire des études et de se trouver une passion pour la littérature.
Graham travaille pour La Famille et sur un bon tiers du bouquin l'auteur nous raconte comment et ce que Neal apprend.

Au delà du tiers du bouquin, Neal se retrouve donc à travailler pour La Famille, par l'entremise de Graham et Kitteredge, le Big Boss banquier.



Deuxième partie du livre, l'affaire : Un gamine en pleine crise d'adolescence fille d'un sénateur à disparu et c'est à Neal que revient la tâche de ramener cette brebis égarée. Fille gâtée pourrie et rebelle, Neal va devoir la jouer fine pour mener à bien son boulot. Je ne vous dévoilerai pas les détails de l'enquête mais Neal met à profit son "éducation" pour tenter de  ramener Allie.

D. Winslow a une belle écriture où tout au long des pages  je me suis forgé des images nettes et détaillées qui ont rendues ma lecture assez attrayante.
Si l'apprentissage de Neal est assez long dans le récit, on se rend compte de l'importance de cette partie, je dirais que contrairement à certains auteurs qui nous frappent les neurones avec des éléments chocs car ils ont difficile à tenir dans les cordes , Winslow a l'art du détail et c'est très... enrichissant.

La dernière partie du livre est le dénouement de l'enquête qui ferme la boucle du premier roman de la série Carey. Un suspense pour tenter de retrouver Allie qui ...  Non non je n'en dirai pas plus 👅

Ce premier roman de Winslow ne me laissera pas un souvenir impérissable mais assez quand même pour en lire d'autres. (le suivant sera sans doute "La griffe du chien")

Place donc à Winslow dans vos piles de livres ou liseuses 👀

Fabe