C'est avec une grande gentillesse que Fabio M.Mitchelli s'est dévoilé pour le plaisir de ses lecteurs.
Je lui laisse la parole sans plus attendre.
Dis-moi comment t'est venue cette envie d'écrire des thrillers fantastiques ? Tu est musicien, non ?
Bonjour Fabienne.
L’envie d’écrire m’est venu lorsque j’ai pris conscience que je ne voulais pas sombrer.
Ayant grandi dans un quartier difficile du Nord Isère, je n’avais pas grand-chose d’autre à faire qu’accomplir quelques bêtises, mais le cinéma et la littérature m’ont tendu une perche.
Etant très assidu en cours de Français au collège, féru de rédaction, je passais mon temps à lire. C’est à cette période que j’ai découvert Edgar Allan Poe, Stephen King, et tous les autres qui m’ont permis d’ébaucher mes premières poésies noires. Mon goût prononcé pour le cinéma fantastique américain a également influencé mon univers littéraire.
La musique n’a été qu’un interlude, je n’ai jamais cessé d’écrire depuis mes quinze ans…
- Que ressens-tu lorsque tu écris ? Et lorsque c'est le point final ?
Cela dépend de l’ambiance du projet sur lequel je travaille. Suivant le sujet, je peux être parfois en immersion totale, complètement absorbé par les recherches, la documentation. Suivant les horaires d’écriture, je fais parfois abstraction de tout ce qui peut m’entourer. N’être plus qu’une conscience, une idée, un concept, le corps duquel va naître une histoire reste ce qui me passionne le plus.
Lorsque vient le moment de clôturer le dernier chapitre, avant de rendre mon costume d’auteur et reprendre une vie normale, je ressens toujours une certaine tristesse. De me dire que, désormais, les personnages, l’histoire, la vie du roman, tout cela ne m’appartiendra plus dès lors que l’ouvrage paraîtra, cela me rend triste. Mais je sais qu’il aura de très bons parents adoptifs : les lecteurs.
- J'ai remarqué une "constante" dans tes écrits ; celle de faire parler les morts et les "comateux" . Crois-tu à une vie après la mort, À la survie de l'esprit ?
Ou bien est-ce pour toi uniquement de la fiction ?
J’ai toujours été fasciné par la mort. Comme Edgar Allan Poe, je trouve que la tristesse, la mélancolie, la mort même, peuvent devenir autant de messages forts et merveilleux si on les associe à la beauté, à l’esthétisme, au mystère et à l’amour. User de Polysémie dans mes récits reste pour moi une importance capitale. Parler de la mort, mais en utilisant des mots inhabituels ou des expressions déroutantes dans le contexte (lire « A la verticale des enfers ») me permet d’explorer un univers sans limites…
Extrait : « Un seul élément troublant était venu perturber sa désincarnation. Juste avant que ne se détache sa conscience fantôme de ses restes humains, juste avant qu’il ne prenne conscience que face à lui se trouvait son propre cadavre, Chris avait été stupéfait de voir que dans sa périphérie se trouvaient des corps, des dépouilles immobiles et suspendues. La parfaite verticalité de ces corps, de tous ces gens morts qui flottaient à quelques centimètres seulement du sol, lui apparut comme une situation à la fois étrange et ridicule. Grotesque.Je ne sais pas si je crois à la vie après la mort, en tous les cas ce que je sais c’est que nous ne savons pas ce qu’il se passe après que nous ayons trépassé… donc, Terra Incognita, tout est possible…
Qui étaient tous ces gens décédés ? »
- Dans la trilogie des verticales tu explores l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus abjecte, tu te pose en fin psychologue. Aurais-tu raté une vocation de psy-quelque chose ?
Non, je ne suis qu’un écrivain qui essaie par la beauté de la langue, des mots, de créer diverses ambiances et univers. Je me documente beaucoup afin de donner un maximum de crédibilité à mes récits et, effectivement, lorsqu’il est question de personnages en rapport avec une psychothérapie ou tout ce qui peut évoluer autour, je reste très prudent. Je fais en sorte d’écrire des scènes les plus réalistes possible. Mais il est vrai que l’âme humaine possède des aspects très noirs, que l’homme possède une psychologie avec des strates encore inexplorées, et que j’aime faire frissonner mes lecteurs avec ce sujet…
ce qui est et restera toujours le plus effroyable, c’est l’inconnu… nous avons tous peur de l’inconnu.
- Tu nous prépare une sortie toute proche "Protocole 424" -épisode 1 -Lily. Cela veut dire que nous aurons une suite, oui mais ... une suite ou bien plusieurs ?
Le protocole 424 est un récit effrayant. J’aime construire des histoires qui s’échafaudent avec la réalité. En m’inspirant de faits réels, je possède les bases de ce qui sera l’architecture de mon roman, son essence. Le reste n’est que fiction, le fruit de l’imaginaire de l’auteur.
Pour répondre à ta question, il s’agit là d’une nouvelle trilogie, d’un triptyque de trois romans courts qui exploreront trois époques différentes. L’épisode 1, intitulé Lily, va immerger le lecteur dans un univers effrayant : celui de l’industrie pharmaceutique et d’un curieux laboratoire médical aux pratiques étranges…
- Je vais te laisser la parole pour communiquer avec tes lecteurs.
Le micro est à toi ! Lâche-toi, tu est chez toi.
Je tiens tout d’abord à te remercier pour cet entretien et espère que le « Protocole 424 » te ravira tout autant que « La trilogie des verticales ».
J’informe aussi mes lecteurs, par la même occasion, que 2013/2014 va être une période remplie de surprises en matière de publications. Des projets, beaucoup de projets. Comme certains ont déjà pu le remarquer en suivant un peu mon actualité, je suis en train de vivre une formidable aventure avec Stéphane Marchand (l’auteur de « Maelström ») en co-écrivant avec lui un Objet Littéraire Non Identifié ! Nous préparons un roman hors norme, une entité littéraire inconnue, un ouvrage dans lequel se mêlent divers genres et époques. Il s’agit non pas d’un thriller mais plutôt d’une Légende Urbaine qui se découpera en trois gros tomes. On peut y ressentir de grosses influences « kafkaïennes », des scènes torride dignes d’un Henry Miller ressuscité, un mélange de « Blade Runner », de « Twin Peaks » du talentueux David Lynch, et de la très controversée série : « Californication ». Cet amalgame nous permet d’écrire dans une ambiance de terrain de jeux, de créer des scènes absolument extraordinaires qui, nous l’espérons, vous mèneront aux frontières de la folie et vous feront perdre le contrôle.
L’écriture d’une fiction inspirée de la vie de Jeffrey Dahmer, le tristement célèbre tueur en série américain, est également achevée, en correction. Une publication probable pour 2014…
Je vous donne donc rendez-vous dans les prochains salons ou librairies, afin que nous puissions nous rencontrer.
Et comme j’aime le répéter : To follow…
Alors je te dis merci de ton passage sur ce blog et à bientôt Fabio .....
Liens : http://www.syblio.com/mitchelli
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fabio_M._Mitchelli
J'ai apprécié cet interview. Les allusions au surnaturel, la recherche d'une certaine musicalité dans le phrasé...
RépondreSupprimerLe Protocole 424 nous surprendra je crois...
Oui Nadine c'est un auteur qui gagne à être connu !
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