samedi 9 janvier 2016
Leblond, la pute et l'homme-enfant - René W. Milly
AVERTISSEMENT : Petit rappel de début d'année.
Je n'accepte aucun service de presse ni ne sacrifirai un avis sincère, même
au prix d'une éventuelle amitié.
Éditions La cabane à Mots
Collection : Petits meurtres à la Cabane
2014 -418 pages
Solide comme un menhir et guère plus expressif, le fils d’Eugénie Tringlet pénètre dans la galerie. C’est un géant à voix de fausset. Une masse de muscle au service d’une cervelle d’enfançon. Pour dire les choses crûment, chez le Jean-Marie les fondations et les étages sont bien bâtis, mais le budget a été insuffisant pour finir la toiture.
Jean-Marie Tringlet l’homme-enfant, est l’une des figures pittoresques de ce roman noir et rosse dans lequel les personnages sont pétris de mauvais sentiments.
Outre de pertinentes informations sur le destin des œuvres d’arts pillés par les SS, au cours de la seconde guerre, la lecture de Leblond, la pute et l’homme enfant vous permettra, entre autres joyeusetés, d’apprendre : que tremper les croissants du petit-déjeuné dans un verre de pastis peut entraîner de graves conséquences, qu’un tueur serbe voyageant dans un camping-car rose n’est pas un individu fréquentable, qu’être qualifié de demeuré n’empêche pas d’avoir des goûts artistiques développés, que l’utilisation d’un épluche-légumes peut grandement faciliter le dialogue avec une personne réticente.
Mon humble avis :
En France, plus précisément dans le sud-ouest à Figeac, une bagarre éclate au milieu des étals du marché matinal. Ce qui démarre comme une broutille devient une bagarre générale entrainant la mort d'un homme d'un certain âge, mais il s'avère que François a été "saigné comme un goret" !
Les personnages se mettent en place : Pierre Leblond, galeriste, vendeur de belle brocante n'est pas là par hasard. Se faire oublier dans un village tel que Gardac pour un homme au passé douteux est une planque parfaite.
Un vieux secret, que partagent des hommes influents, refait surface et pour Maurice Preynac il est impératif de rectifier la donne. Des ordres sont donnés, des alliances sont formées et de sombres projets se dessinent.
A "La Galerie" Pierre Leblond ne se doute pas encore de ce qui l'attend. Son passé va-t-il le rattraper ? En tous les cas il va devoir sortir de son rôle de pépère tranquille.
L'auteur fait entrer les protagonistes de l'histoire avec aisance, la personnalité de ceux-ci sont fouillés comme il faut sans trop en faire.
Marcelle Castanier est une pute sur le retour dotée d'un caractère à l'acier bien trempé, elle fera équipe avec Leblond pour tenter de déjouer le piège tendu par Preynac, une équipe qui forme un trio avec Jean-Marie, un bon gros "nounours" d'une trentaine d'année, un simplet monté comme une armoire à glace mais aussi un artiste qui a le don d'utiliser son couteau pour sculpter avec beaucoup de talent toutes sortes de figurines ! Œuvres exposées par Leblond dans sa galerie.
Complots, explosions, poursuites, œuvres d'art volées, tueurs à gage, politicards et flics corrompus et sexe ... René W. Milly met la gomme, mais pas que ... si l'histoire est bien conçue, l'auteur utilise l'humour avec beaucoup d'adresse sans jamais devenir lourd de chez lourd, si vous voyez ce que je veux dire. Pas facile de ne pas répéter le même humour avec chaque personnage, mais sieur Milly y arrive fort bien.
Je ne peux spoiler mais l'utilisation de l'épluche-légumes est très .. heu ... surprenant !
Le pouvoir, la violence, le sexe (oui, oui) et les surprises sont au rendez-vous dans ce roman mi policier, mi humour, mi noir. J'aime les livres qui n'entrent pas spécialement dans une "catégorie". Et puis surtout ce n'est pas un livre où "LE FLIC A RAISON", où la loi fait la morale. Et j'aime ça !
Une histoire qui tient la route, des personnages hauts en couleur, des rebondissements bien ficelés et une fin toute aussi plaisante et inattendue ont fait que ce livre est, pour moi, un super début pour cette nouvelle année.
Un livre que je vous recommande puisqu'il m'a plu à moi !
Seul bémol, l'allusion sur plusieurs sites, présentations ou articles : audiardesque !!! Audiard étant un dialoguiste, pour ma part il n'est pas de mise à faire la comparaison.
L'humour et les bon mots dans un film et dans un livre sont deux exercices bien différents. Bref, pour moi c'est loin d'être "bancable", d'ailleurs cette allusion, m'avait fait grincer des dents.
Petit message pour René W. Milly : fait donc interdire cette comparaison.
Fabe
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Et bien, effectivement voilà longtemps que je n'avais lu une de tes chroniques. A nouveau elle donne bien envie, quand tu aimes tu parviens à transmettre l'envie de lire le livre. Un de plus à mettre dans la pile des désirs. Merci Fabe
RépondreSupprimerBonjour Christiane, en effet j'ai été longue à revenir. Mais je commence bien ! Un livre qui te plairas j'en suis certaine.
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