'> Fabebook: 2016

vendredi 2 décembre 2016

Inflammation - Eric Maneval

novembre 2016 - 182 pages
Collection Territori - La Manufacture de Livres

Je leur dirai que leur maman est partie et qu’elle a eu un accident. Voilà ce qui s’est passé, les enfants. Maman a eu un accident
et elle est tombée dans la rivière. C’est la pure vérité. Elle est partie, et surtout ne me demandez pas pourquoi.
Ne me demandez jamais pourquoi, parce que je n’en sais rien et ça me rend fou.

Liz disparaît un soir d’orage violent. Jean a tout juste le temps de la voir prendre le volant et s’enfuir sous les trombes d’eau.
Dans le courant de la nuit, une fois la ligne téléphonique rétablie, la voix de Liz hurlera dans un message : « Pardon, Jean ! Pardon ! »

Toutes les questions qui se mettront à hanter Jean à partir de cette nuit-là ne le mèneront qu’à l’angoisse et au doute,
car on ne sait jamais si ce que l’on voit, d’autres le voient aussi. Et s’ils le voient, on n’est jamais certain qu’ils l’interprètent
de la même façon que nous. Nous écoutons ce qu’ils en disent et nous continuons de croire ce que l’on a vu, mais qu’en est-il au juste ?
On ne sait pas.
Il en va ainsi des paysages, des choses et des êtres.
Parfois des êtres qui nous entourent. Parfois de ceux qu’on aime plus que tout au monde depuis des années.

Mon avis :
Quand Liz disparaît de son domicile un soir d'orage très violent, la vie de Jean est anéantie.
Au delà de ça,  ce sont aussi toutes les certitudes de Jean qui disparaissent.
Pourquoi Liz est-elle partie, comme ça sur un coup de tête ? Pourquoi, après,  laisse t-elle un message pour que Jean la pardonne ?
L'histoire se passe en France, je ne sais pas où et on s'en fout, les mots de l'auteur nous racontent autre chose et ses mots nous prennent en otages.
Pour leurs deux enfants,  Jean va se battre et il va chercher ce qui a bien pu pousser Liz à sortir ce soir là ...
Tout au long de l'histoire,  les apparences sont trompeuses, et Eric Maneval nous offre un roman noir comme je les aime.
C'est un roman avec du mystère, du suspense, de l'angoisse et du danger. Mais surtout, c'est écrit avec talent, Eric Maneval tient le lecteur éveillé, intrigué, curieux et envoûté. C'est un roman qu'on ne lâche pas. D'ailleurs, je l'ai lu en deux coups !
Pour une partie de ce roman,  l'auteur aborde un sujet qui aurait pu être un peu trop technique, voire un peu fantastique (juste abordé avec finesse) mais il a eut  le savoir-faire pour écrire ces passages avec une simplicité dans les mots, il n'a pas submerger le lecteur avec des inutilités, voilà aussi ce que j'apprécie dans un roman !
Liz, qui ne réapparaîtra pas ..., a laisser à son mari un héritage mystérieux et lourd à porter,  Jean va devoir démêler cet imbroglio, apprendre qui était vraiment Liz.
Je ne peux en dire plus sans spoiler l'histoire, mais c'est le deuxième roman d'Éric Maneval que je lis, et je peux vous dire que je les ai énormément appréciés tous les deux !
Sincèrement,  je suis emballée !

Fabe


Eric Maneval est bouquiniste, guitariste et veilleur de nuit. Il vit à Marseille.
Son précédent roman Retour à la nuit a reçu le Prix du polar lycéen d'Aubusson.

* Roman que j'ai beaucoup aimé et dont je parle ICI

 

samedi 24 septembre 2016

Rural noir - Benoît Minville

Collection Série Noire, Romans noirs, Gallimard
Parution : 18-02-2016



Ados, Romain, Vlad, Julie et Christophe étaient inséparables, ils foulaient leur cambrousse dans l'insouciance.
Tout a changé cet été-là. Un drame, la fin de l'innocence.
Après dix ans d'absence, Romain revient dans sa Nièvre désertée, chamboulée par la crise, et découvre les différents chemins empruntés par ses amis.
Oscillant entre souvenirs de jeunesse tendres ou douloureux et plongée nerveuse dans une réalité sombre, Rural noir est la peinture d'une certaine campagne française. Un roman noir à la fois cruel et violent, mais aussi tendre et lumineux ; évoquant la culpabilité, l'amitié et la famille.
Dans la tradition du country noir américain, territoires ruraux et laissés-pour-compte côtoient ceux dont on parle peu au milieu d'une nature «préservée» – ou en friche.



Mon avis :
Quatre ados, unis comme les doigts de la main, aiment à s'appeler Le gang ! Romain, Chris, Vlad et Julie forment ce quatuor au cœur d'un village de la Nièvre.
Ils font ce que font tous les ados qui se connaissent depuis leur tendre enfance peuvent faire, ils s'amusent,  se testent, mais surtout, ils entretiennent une fidélité style "tous pour un, un pour tous".
Le récit commence au retour de Romain. Après dix ans d'absence,  il revient voir son frère,  ses amis du gang et Julie dont les trois garçons étaient amoureux chacun à leur manière.
Dans leur village, le temps s'est figé.  Rien n'a vraiment changé.
Un événement a lieu peu après le retour de Romain,  Vlad a de très gros soucis et les trois amis vont faire comme ils ont toujours fait, c'est à dire : régler le problème à eux trois. Mais le temps n'est plus à l'adolescence ...
Des conflits apparaissent entre eux,  des non-dits vieux de dix ans vont devoir se dire, s'expliquer !

Cette histoire est celle d'une belle amitié et j'ai adoré la lire. Je vous conseillerais donc ce roman noir de Benoît Minville !

La seule critique que je ferai est celle-ci : j'ai été gênée dans ma lecture par un manque de différence entre les ados qu'ils étaient et le présent.  En effet l'auteur fait quelques retours dans le passé et on ne "ressent" pas d'évolution ... Comme si les quatre n'avaient aucunement changés,  évolués.
Dommage pour ce couac que Le vent sombre explique très bien, ICI.

Fabe

vendredi 5 août 2016

Nadine Monfils - Elvis Cadillac ( King from Charleroi)

Fleuve éditions (3 mars 2016)



 Avec sa chienne Priscilla affublée d'une banane rose, Elvis sillonne les routes au volant de sa Cadillac ornée de cornes de vache pour aller donner des concerts. Abandonné à l'âge de 5 ans près des toilettes d'un restoroute, il a été recueilli par un couple d'épiciers fans de Georgette Plana, et est devenu Ze sosie officiel du King ! Invité à chanter pour l'anniversaire d'une vieille châtelaine, sur l'air de " Blue Moon ", il va se retrouver au cœur d'un crime bien étrange, avec en prime une panoplie de pétés du couvercle, dont le chat Houellebecq qui a des mycoses aux pattes. Yeah !







Mon avis :
Avant tout, il faut que je mette les points sur les I :
Étant belge et curieuse (comme toutes les meufs), depuis un temps déjà,  je voulais lire un livre de ma compatriote Nadine Monfils. Et ceci pour plusieurs raisons.
La raison principale est que très peu de femmes ont été éditées dans la collection "Série noire" chez Gallimard !
De un, l'auteur est belge (ça je lai déjà dit), ensuite N. Monfils à écrit du polar (ma tasse de thé), elle est aussi l'amie de Chille (mon pote) et elle a pour ami également Willy, qui tient un café Place du jeu de balles à Bruxelles et chez qui je m'éclate à coups de Jup's (Jupiler - les hommes savent pourquoi).
Donc, je m'y suis enfin mise, mais j'ai opté pour son dernier roman édité chez Fleuve Éditions !
Elvis Cadillac !
Bon, j'en viens au fait ...

Elvis Cadillac vit à Bruxelles dans le quartier des Marolles, il promène ses kilos de trop, sa banane et sa chienne Priscillia au volant d'une Cadillac flambant rose et fait des spectacles. Il exécute son "art" lors de fêtes de quartier, maisons de retraites, ou lors de réunions plus privées.
Abandonné par Raymonde (sa môman), un "beau jour" il la trouve à sa porte. Arrivée sans tambour ni trompette,  elle vient lui chambouler sa vie à grand renfort de conseils et directives d’impresario ...
Elvis est convié dans un château pour y exercer son rôle de "sosie de Presley", il va chanter et animer une soirée donnée en l'honneur d'Olivia, une vielle châtelaine dont la famille attends impatiemment qu'elle disparaisse pour pouvoir profiter du magot !
Tous les personnages sont loufoques, toutes les situations tiennent du "cliché", le cocasse est légion,  il l'est même tellement que s'installe une lourdeur qui ne disparaitra pas avant le mot FIN !
Que ce soit le fils surendetté, la belle fille poète du dimanche ou le travelo arrivé à l'incruste ... tous sont barrés.
Pour ma part, trop c'est trop ... quand le commissaire s'appelle Cramique (pain aux raisins en belge) et qu'on sait qu'il est accompagné dans ses enquêtes par Béru, son mainate ... (hein !?).
Ben oui, il y a enquête aussi, puisque mort suspecte il y a.
Tout ça à la façon vaudevillesque  ... l'écriture en devient assourdissante.  Mais je ne peux dire si c'est bien ou pas, je ne suis pas habituée du tout à lire ce genre d'histoires.
Je me pose quand même la question de savoir où se situe l'humour et le ridicule et à quel moment il y a confusion.
Vous savez, c'est comme une réunion de gonzesses où la volaille fait un bruit assourdissant.
Bref, le livre ne m'a pas plu, même si j'ai mis un point d'honneur (oui ça m'arrive) à le lire jusqu'au bout.

Je ne m'avoue pas vaincue pour autant car je compte bien attaquer Monsieur Émile paru aux Éditions Gallimard dans la "Série Noire".
Je serai dans ma gamme de lecture et pourrai donner un avis plus approprié ....

Fabe




mardi 5 juillet 2016

Cat 215 - Antonin Varenne

95 pages - Novela - Mai 2016
La Manufacture de Livres - Collection Territori



Marc, jeune mécanicien, accepte de quitter la métropole, sa compagne et ses enfants, pour un travail urgent en Guyane : une proposition d'un ancien associé véreux. Dans la jungle, en route pour un camp d'orpaillage illégal, une pelleteuse Caterpillar est tombée en panne. Elle est convoyée par un ancien légionnaire, et un énigmatique brésilien que Marc devra rejoindre au bout d'une piste éphémère. Au pied de la machine immobile - énorme quand ils se tiennent près d'elle, ridicule au milieu de la forêt équatoriale -, les trois hommes vont lutter contre la nature, la mécanique et leurs propres folies.








Mon avis :

Quand Marc est appelé par son "ami" en Guyane pour effectuer un boulot bien payé mais certainement illégal,  il n'hésite pas.
Ses finances sont au plus bas et il accepte donc, sans hésitation, de partir pour quelques semaines en laissant sa femme et ses deux enfants en France.
Il n'est pas dupe, son "ami" n'est pas des plus honnêtes et ils ont un passif à régler ! Il compte bien, cette fois-ci, se faire payer intégralement en retour du taf qui l'attends.
Marc est diéséliste. Il connait les moteurs par cœur. Et c'est dans ce domaine que Jules fait appel à ses services.
En effet, il s'agit de réparer le moteur d'une grue Caterpilar coincée dans cette forêt équatoriale étouffante, quelque part au bout de rien, gardée et convoyée par deux lascars, Léo et Alfonso, aussi dangereux et alcooliques l'un que l'autre !
C'est dans cette ambiance que ce déroule cette courte histoire racontée de main de maître par Antonin Varenne. Au fil des pages la chaleur suffocante et le danger qui guette Marc se répercutent sur le lecteur, les mots sont justes, la jungle et son climat sont insupportables.
L'histoire est prenante dans l'enfer de ce pays de chercheurs d'or où tout est corruption, où tout est moiteur et lenteur ...

Une Novela publiée par La Manufacture de Livres !
À lire absolument !

Fabe

samedi 2 juillet 2016

Le Secret d’Amy-Lee - Marc Brucker

Livr'S Éditions 2016

Les Zamis donnent leurs avis
"Chris"

 


Charlotte Noblet, une charmante retraitée de soixante-quinze ans à la langue bien pendue, est envoyée contre son gré dans une maison pour personnes âgées.
Weysley Townsend, un agent du FBI trentenaire, est affecté à la section des « Affaires Non Classées » de New-York.
Amy-Lee Mac Gowan, une entité fantomatique, erre dans le tunnel désaffecté d’une maison de repos abritant des pensionnaires pas comme les autres.
Au hasard des rencontres, les chemins de ces trois personnages atypiques vont se croiser suite à des évènements hors du commun, mais tous n’en sortiront pas indemnes.





Mon avis :

L’histoire :
Charlotte âgée de 75 ans est contrainte de laisser son village, sa maison, ses souvenirs pour s’installer dans une maison de retraite.
Qui en a envie ? personne ! Charlotte non plus. Pourtant, elle va, à sa grande surprise, se faire rapidement un groupe d’amis, qui ne sont pas plus enchantés qu’elle d’y vivre mais font tout pour... ne pas se sentir vieux.
Dans une de ses aventures, Charlotte va être la protagoniste d’une drôle et mystérieuse rencontre qui va changer pour toujours le cours de sa vie, Amy-Lee, une petite fille adorable enjouée et...fantôme.
Elle est désignée pour devenir gardienne des âmes et va connaître une incroyable métamorphose.
En parallèle, nous suivons l’histoire d’un agent du FBI, Weysley Townsend, qui a pour mission de reprendre des affaires mystérieuses non résolues.
Il apprend l’existence de Charlotte qui aurait les mêmes symptômes que des personnes disparues dans son pays.
Il va la rencontrer pour l’interroger. Je n’en dirai pas davantage.

Nous avons donc deux histoires de personnes qui s’entremêlent, deux destinées ne devant pas se rencontrer qui vont se croiser.
L’histoire est inimaginable, incroyable, fantastique et pourtant parait tellement vraisemblable. Nous n’avons en aucun moment des doutes sur la crédibilité des faits.
À tout bien réfléchir, on se demanderait si nous n’avons pas connu ce type d’événements autour de soi, en tous les cas, j’aimerais y croire, ce qui pourrait justifier un certain nombre de disparitions.
Passer de l’un à l’autre, Charlotte à Weysley, en mêlant les mystères avec le quotidien de la maison de retraite, de l’hôpital puis du FBI font que les pages défilent avec l’envie de savoir si le sortilège d’Amy-Lee aboutira ou si Weysley arrivera à résoudre l’intrigue.
On a qu’une envie c’est de poursuivre, de ne pas lire le mot FIN.
Nous abordons un thème cher à toutes et tous : retrouver notre jeunesse. Il ne s’agit pas d’éliminer les traces de la vieillesse mais de - VRAIMENT - être jeune au moins durant un temps.
Marc le décrit à merveille, une espèce de machine à reculer le temps se met en branle, voir s’effacer petit à petit les rides, les maux divers s’envoler, retrouver la forme et la ligne, la libido et ... et autre chose que les femmes connaissent bien. (On ne peut pas avoir que des avantages !)
Je lancerai bien un débat suite à l’histoire de Charlotte et d’Amy-Lee.
Pourquoi pas disparaître de cette manière ? arriver à la fin d’un état de vieillesse que je nommerai « sagesse » pour rétrocéder jusqu’à l’enfance au lieu de mourir ?

Marc, y a-t-il une liste d’attente ?

Chris

samedi 18 juin 2016

Si tous les dieux nous abandonnent - Patrick Delperdange

Collection Série Noire, Romans noirs, Gallimard
Parution : 07-01-2016


Violence, cruauté, trahison : rien ne leur sera épargné.
Céline est une jeune femme en fuite. Léopold, un vieux monsieur qui ne tient plus à la vie que par habitude. Quant à Josselin, il ne s’agit en fin de compte que d’un idiot qui se croit très malin.
Le destin de ces trois personnages va se trouver lié de manière inattendue et impitoyable.
Un dieu malfaisant aurait-il décidé de s’amuser avec leur existence, comme un fou qui jouerait aux dés?
Malgré leurs défauts, malgré leurs maladresses, Céline, Léopold et Josselin nous touchent comme nous toucheraient des amis, des semblables, des frères. Ce qui leur arrive pourrait tout aussi bien nous arriver.
Si tous les dieux nous abandonnent, il nous faudra continuer à vivre seuls, pauvres humains.



Mon avis :
C'est un roman écrit à la première personne où seuls trois intervenants prennent, tour à tour, la parole.
Il y a d'abord Céline,  une fille en fuite d'on ne sait où qui se retrouve en pleine campagne.
Rien ne dit non plus dans quel pays, moi j'ai imaginé la France.
Cette fille est meurtrie ...  On comprend d'emblée qu'elle a fait une grosse boulette !
Après il y a Leopold.  Il est vieux, veuf et fermier. Il se trouve être l'engrenage du roman.  Celui qui fait bouger le mécanisme.
Et pour compléter le trio :Josselin , un gars plus jeune qui semble capable de tout mais qui est surtout ... un bon à rien !
Chacun a ses secrets, chacun les livre à son rythme,  et c'est ainsi que l'histoire se dévoile par de courts "chapitres"  où les trois protagonistes croisent leur destin et où on apprend le lien qui les relie.
Au début,  l'auteur plante les 3 personnages avec un peu de retenue, mais avec aussi assez de points d'interrogations.  On a très vite envie d'en savoir plus.
Et puis, de fil en aiguille,  on se rend compte qu'il va se passer quelque chose de fou.
La tension monte !
Céline,  Léopold et Josselin dévoilent leur côté sombre, les actions qu'ils rêvent d'accomplir et celles qu'ils vont mener.
Mais tout part en sucette.
Céline rate toujours tout ce qu'elle entreprend, l'un est trop vieillissant et l'autre est un idiot. Un trio qui évolue dans un coin de campagne où beaucoup de choses sont tues, où tout (ou presque) est permis.
Ce livre m'a énormément plu, l'auteur a su retenir mon attention et attiser ma curiosité à chaque ligne.

Y'a pas photo, Patrick Delperdange est doué !

Alors, n'hésitez pas, foncez le lire ...

Fabe.



Patrick Delperdange répond à 2 questions !

Bonjour Patrick,
- Puis-je te demander quel est ton livre favori, celui qui t'as le plus marqué ?
P.D : " - Beaucoup de livres m'ont marqué, bien sûr. Difficile donc de faire un choix unique parmi     tous ceux-là. En définitive, je pense que je retiendrais "L'ïle au trésor", de Stevenson, un roman qu'on peut lire à n'importe quel âge, et qui vous emporte toujours autant.
  Un classique qui n'a pas pris une ride depuis qu'il a été écrit. Un modèle du genre."

- Le prochain roman sera-t-il noir ? ou bien d'un autre genre ?
P.D : "- Mon prochain roman devrait être dans la lignée de "Si tous les dieux nous abandonnent", c'est en tout cas celui sur lequel je suis en train de travailler, et -- petit scoop! -- on y retrouve certains lieux et certains personnages de ce roman.
  Sans être la suite de celui-là, il devrait au bout du compte être dans la même veine."


- Merci beaucoup à toi d'avoir bien voulu te prêter au jeu d'un mini question-réponse et à bientôt pour un nouveau roman.



vendredi 20 mai 2016

Une vie à séduire - Bernard Hennebert

  • Broché: 271 pages
  • Editeur : Editions Aden - Bruxelles (20 août 2015)
  • Collection : Label littérature


Séduire avec les mots grâce aux petites annonces de Libération parues dans les années 80 ou sur des sites de rencontre sur Internet.

Une vie à séduire propose une quarantaine de récits sensuels, tendres, heureux, romantiques, espiègles, cruels, où l’auteur – journaliste et… archiviste – dévoile les phrases de ses aventures personnelles telles qu’elles ont été écrites ou prononcées, se terminant quelques fois par un (À suivre…) qui laissera l’imaginaire vous emporter.

L’évolution fondamentale et si rapide des technologies de la communication a-t-elle changé l’expression du désir, voire transformé notre manière de séduire ?





Mon avis :
Curieuse de lire autre chose que du polar et un p'tit peu curieuse aussi de ce sujet que je n'ai jamais pratiqué, je me suis lancée dans la lecture de ce livre d'un auteur belge et journaliste.
L'évolution sur ces trente dernières années des petites annonces de "drague" ! Si le sujet en lui même n'est pas exceptionnellement passionnant,  l'évolution jusqu'à ce jour à pris une envolée de liberté.  L'apparition du minitel et d'internet ont donné libre cours et aider à "décoincer" les plus timides.
L'auteur,  adepte des petites annonces avant le numérique, se sert des périodiques et termine souvent ses annonces par un "A suivre ..." qui laisse l'imagination faire le reste.
Le sujet traité décortique uniquement le côté "gay". Ben oui, l'auteur parle et retranscrit ce qu'il connait, pas de suppositions ... ! Il est avant tout journaliste n'est ce pas.
Ces "petites annonces", ces "courriers du cœur", ces désirs de rencontres, ont fortement contribué à faire se rencontrer des hommes qui avaient de grosses difficultés par rapport aux "tabou", aux "qu'en dira t-on".
Au fil de la lecture, de ces échanges de courriers, j'y ai lu de tout et je me suis souvent amusée avec les réponses,  les suivi .. Il y a des situations cocasses mais aussi de la tendresse, de la gêne ou de la fanfaronnade.
Je me suis fait une réflexion : je pense préférer l'époque sans internet. 
Pourquoi ? Et bien, je pense qu'avant il y avait plus de "sensibilité" (peut être est-ce aussi de la discrétion). Maintenant, avec internet tout est plus direct, plus "cru", et aussi les SMS qui sont bien pratiques mais, de par leur manières d'être écrits, les SMS peuvent être mal interprétés.
Personnellement je trouve que rien ne vaut une belle lettre. Mais sans doute suis-je d'un autre temps !

En fin de lecture, toute à mes pensées sur ce que je venais de lire j'ai constaté une chose et il faut que je vous le dise. (même si je dérive hors sujet).
Faut que je défende les femmes !
- Il existe des bordels, des salons de massages, des bars à rencontres, des quartiers entiers dédiés aux hommes cherchant chaussure à son pied ... mais des vitrines à néons où les femmes peuvent aller faire leurs choix, ça et ben, ça n'existe pas (hormis quelques clubs de gigolos)!
Merde alors, quelle discrimination !

Voilà,  je termine comme ça avec une vidéo que j'adore, petit clin d’œil sympa !

Fabe



Une vie à séduire,  Un livre À Lire si le cœur vous en dit.
Et un p'tit lien vers la page Facebook du livre, c'est ICI

mercredi 18 mai 2016

Rural noir - Benoît Minville

Collection Série Noire, Romans noirs, Gallimard
Parution : 18-02-2016

Les Zamis donnent leurs Avis
"Marie-claire"



Ados, Romain, Vlad, Julie et Christophe étaient inséparables, ils foulaient leur cambrousse dans l'insouciance.
Tout a changé cet été-là. Un drame, la fin de l'innocence.
Après dix ans d'absence, Romain revient dans sa Nièvre désertée, chamboulée par la crise, et découvre les différents chemins empruntés par ses amis.
Oscillant entre souvenirs de jeunesse tendres ou douloureux et plongée nerveuse dans une réalité sombre, Rural noir est la peinture d'une certaine campagne française. Un roman noir à la fois cruel et violent, mais aussi tendre et lumineux ; évoquant la culpabilité, l'amitié et la famille.
Dans la tradition du country noir américain, territoires ruraux et laissés-pour-compte côtoient ceux dont on parle peu au milieu d'une nature «préservée» – ou en friche.



L'avis:
Je viens de terminer ce livre superbe de Benoit Minville "Rural Noir" et je ne peux que vous le recommander.
Toutes les critiques sont élogieuses au sujet de ce livre et j'avoue que je me suis plongée dans cette région qui peut être n'importe quelle région de n'importe où, emportée par ce fameux gang d'amis... Romain, Chris, Julie et Vlad en passant de leur adolescence à leur vie d'adulte.
Vie très mouvementée qui lie l'amitié profonde de ces quatre ados.
J'ai parfois souri en pensant à ma jeunesse mais cette amitié tourne très vite dans une certaine violence et reste pudique et soudée malgré le temps qui passe, malgré la douleur de certains instants.
C'est juste beau, émouvant.
Il m'est difficile de sortir les mots tant je suis bouleversée et émue.

Marie-claire


lundi 9 mai 2016

Mon été avec Lucifer - Édith Couture Saint-André (2)

Les chroniques de MarcSupilami


Il y a trois types de journées : celles où il ne se passe rien, au point où on se demande pourquoi on s’est donné la peine de sortir du lit ; celles qui sont encombrées de complications, dont le seul but est de vous empoisonner l’existence, et puis, il y a celles où un seul événement peut faire basculer votre vie.
Aujourd’hui est une journée du troisième type : spectaculaire, inattendue, aux répercussions déterminantes pour moi, pour mes amis, pour mes ennemis.
Surtout pour mes ennemis.
Lucifer, le saviez-vous ? est une flamboyante rouquine, belle comme une madone botticellienne et gaulée comme une danseuse du Crazy Horse.
Aujourd’hui, juchée sur des stilettos vertigineux et moulée dans les cuirs noirs d’un ensemble pantalon-bustier, cette madone sulfureuse me promet la jeunesse éternelle. Que feriez-vous à ma place ? Ce récit, drôle, enlevé et pétillant, est l’histoire de Mathilde, une Québécoise baby-boomer de 60 ans à qui la science et la médecine ont promis, comme à tous les baby-boomers, une santé indéfectible et la jeunesse éternelle, voire : l’immortalité.
L'avis de MarcSupilami :
 Mathilde et Sandy sont deux copines, aux points de vue diamétralement opposés. Mathilde se résout, depuis deux ans, à une vie de célibataire, après un parcours amoureux qu’elle juge elle-même "pas brillantissime". Sandy, quant à elle, consomme de nombreux amants qu'elle qualifie "d'intermittents du spectacle".
En fin de compte, leur principal point commun réside dans leur âge. Elles n'ont plus vingt ans… loin de là !
À la recherche de la jeunesse perdue, Sandy décide de recourir à la chirurgie esthétique pour gommer les outrages du temps. Une idée qui est loin de plaire à Mathilde, apeurée par le scalpel et les injections de Botox et d'acide Hyaluronique.
La vie de Mathilde va basculer le jour de sa rencontre avec une jeune femme (à moins qu’il ne s’agisse d’un garçon qui s’habille en fille ??) aussi étrange que jolie, prénommée Lucy. Celle-ci (celui-ci ??) lui propose un jeu dont les règles sont très simples.
Mais ce jeu a un coût... et pas n’importe lequel !
Mathilde se laisse entraîner dans une spirale de plus en plus folle, à la limite du supportable. À-t-elle fait le bon choix ? Rien n’est moins sûr, car… le prix à payer est de plus en plus cher ! Malheureusement, il est trop tard pour faire marche arrière.
Elle va bien oser la tentative de la dernière chance, en essayant de contourner les règles du jeu. Bien mal lui en prend ! Va-t-elle pouvoir se sortir de cette situation inextricable ?
 

Je vous laisse le soin de le découvrir par vous-même   

Marc Supilami

  "Edith COUTURE SAINT-ANDRE est une nouvelle auteure montréalaise, qui publie son livre en auto édition afin de se faire connaître par le public.
L’humour est visiblement son violon d’Ingres, même lorsqu’elle s’aventure sur des sujets plus sérieux, voire parfois tabous, tels que : « l’inévitable déclin de l’être humain », « la création de l’univers », « les relations mère-fille » ou encore « les maximes d’hommes célèbre ».
L’histoire est agréable à lire. Elle mélange habilement, suspense, émotion, et franches parties de rigolade. Le tout sur un rythme… endiablé

Je trouve ce premier roman très prometteur, et vous invite à le découvrir sans tarder."

 « Où sont mes années ? Celles que je croyais infinies ? Emballées dans des cartons marqués ‘‘souvenirs’’ ? Touche pas c’est fragile ; attention de ne pas casser tu n’en auras pas d’autres. Je sais, elles ont été abîmées mais que veux-tu ? Rien à faire. Irréparables, irremplaçables. Vandalisme dis-tu ? Sabotage ? Dommage pour toi mais c’est fini. Terminé. Le train est en marche, tu ne peux plus descendre.
Non, la gentillesse et la générosité de cœur ne sont pas remboursées ; la maison décline toute responsabilité ; cette machine ne rend pas la monnaie ; au-delà de cette limite votre jeunesse n’est plus valable. Non-conformité, date de péremption, le guichet est fermé pour de bon ».






vendredi 29 avril 2016

Mon été avec Lucifer - Édith Couture Saint-André

Réédition 2016 - Numérique - Thriller -  Littérature

Les Zamis donnent leurs Avis
"Chris" 

Il y a trois types de journées : celles où il ne se passe rien, au point où on se demande pourquoi on s’est donné la peine de sortir du lit ; celles qui sont encombrées de complications, dont le seul but est de vous empoisonner l’existence, et puis, il y a celles où un seul événement peut faire basculer votre vie.
Aujourd’hui est une journée du troisième type : spectaculaire, inattendue, aux répercussions déterminantes pour moi, pour mes amis, pour mes ennemis.
Surtout pour mes ennemis.
Lucifer, le saviez-vous ? est une flamboyante rouquine, belle comme une madone botticellienne et gaulée comme une danseuse du Crazy Horse.
Aujourd’hui, juchée sur des stilettos vertigineux et moulée dans les cuirs noirs d’un ensemble pantalon-bustier, cette madone sulfureuse me promet la jeunesse éternelle. Que feriez-vous à ma place ? Ce récit, drôle, enlevé et pétillant, est l’histoire de Mathilde, une Québécoise baby-boomer de 60 ans à qui la science et la médecine ont promis, comme à tous les baby-boomers, une santé indéfectible et la jeunesse éternelle, voire : l’immortalité.
De toute évidence, la promesse n’a été que partiellement tenue. Mathilde décide de s’adresser à quelqu’un qui a la réputation de tenir ses promesses : Lucifer. Alias Lucy Fériale. Lulu pour les intimes. Lucy est d’accord pour un pacte. Bien naturellement. Mais, en tant que femme d’affaires avisée, patronne d’une Business Unit, elle pose une condition : récupérer des âmes. Normal, c’est dans son job description.
Au début, Mathilde a des sursauts de conscience. Ça la chiffonne cette histoire de morts. Elle rechigne. Mais lorsqu’elle voit le résultat : passer de 60 à 45 ans en moins d’une semaine, avec son énergie toute requinquée, sa vitalité qui casse la baraque et une peau de pêche, elle en redemande, établit une liste, donne des noms à Lucifer

Mon avis :
Comment Édith a fait pour que je dévore son livre ?
* L’histoire d’une femme qui a aimé qui a souffert qui observe de près l'effet néfaste produit par le temps qui déferle sur son corps mais qui refuse de tomber dans le panneau du « « tue-rides-à-coups-de-bistouri comme le fait sa meilleure amie. On ne peut que s’auto identifier.
* L’intrigue du thriller : tuer sans tuer ou tuer sans se salir les mains, une prouesse !
- Pas seulement -
* Le côté magique : Mathilde acceptera l’offre de cette étrange femme arrivée de nulle part ? Est-elle réelle ?
* Le côté psycho : la complexité des relations humaines.
* Le côté philo :
Les choix de la vie : rester ? partir ? la mort ou la jeunesse ?
La confusion entre les rêves et la réalité : être jeune pour toujours ?
* Le côté culture : réflexion métaphysique qui nous fait penser qu’on aura appris des choses, en plus.
Et la cerise, l’humour, je ne m’y attendais pas mais comme cela détend...
Vous allez me dire que mon exposé est confus, en effet, on peut le voir de cette manière mais ce que je souhaite transmettre c’est qu’il est impossible de définir le roman d’Édith, le résumer en une catégorie ou en quelques lignes comme une 4éme de couverture est supposé le faire. ce serait réduire son intensité, sa multi-fonctions étant une lecture agréable, surprenante, pensante, drôle, sérieuse, magique, passionnante.
La fin ? ne vous inquiétez pas, je ne vais rien vous révéler, je peux tout au moins vous annoncer qu’elle nous réserve des surprises mais, je pense que l’auteur m’autorisera à vous dévoiler, qu’il y a une suite donc PAS DE FIN.
Si je peux le suggérer à quelques scénaristes de films, je leur dirais : LISEZ-LE car il est tout à fait image-able.

Chris

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samedi 19 mars 2016

L'enfer de Church Street - Jake Hinkson

(Hell on Church Street, 2012), Gallmeister, Neo Noir, 2015. Traduit par Sophie Aslanides. 236 p.

Geoffrey Webb est en train de se faire braquer sur un parking. Et cette situation lui convient bien, il en redemanderait même. À son agresseur, il propose un marché : empocher les trois mille dollars qui se trouvent dans son portefeuille, le dépouiller de tout s’il le faut, en échange de cinq heures de voiture jusqu’à Little Rock, en Arkansas. Webb a besoin de se confesser. Ce braquage et ce pistolet pointé sur lui, il les mérite. Et il est prêt à expliquer pourquoi.

À PROPOS DU LIVRE
L’Enfer de Church Street est un hommage non déguisé à Jim Thompson dont il partage la vision du monde et l’humour noir. Ce roman est lauréat du Prix Mystère de la Critique (Meilleur roman étranger) et fait partie des 10 meilleurs polars sélectionnés par le magazine Lire en 2015.




Mon avis :
L'enfer, c'est les autres. C'est bien connu !
Quand on est rien, rien d'autre qu'un homme qui fonctionne à l'instinct, qui occulte les sentiments, les scrupules et la morale, et qui fait les mauvais choix. Des actions qui tel un boomerang lui revient à la gueule. Un mec comme ça, ça craint.
Dans ce roman, LE personnage central est Webb, Geoffrey Webb ! Et cet homme n'est rien, sinon un "Pasteur" , un homme d'église qui a choisi cette voie par facilité. Contrôler les faibles pour éviter au maximum de l'être lui même !
Webb raconte sa vie à un gars venu le braquer alors qu'il montait dans son véhicule.
Webb n'a pas peur pour sa vie, son agresseur s'en rend compte assez rapidement.
Ce que Webb lui raconte, il le fait tout en roulant sur les routes de l’Oklahoma.
Le récit,  telle une confession débute lorsque Webb décide de devenir pasteur. Un bref aperçu de son enfance et de ses motivations et puis c'est l'arrivée à Church Street, c'est là que tout commence, lorsqu'il prend possession de son premier travail comme pasteur. Lorsqu'il tombe amoureux d'une gamine, et qu'il va se retrouver embarquer dans situations d'où il ne s'extirpera pas sans dégâts !
Des dégâts que je ne vous dévoilerai pas, bien entendu ...
Ce roman de la Collection Néo-Noir est un très bon roman noir, sans morale, et où la vision de la religion n'a rien d'hypocrite.
Alors, je vous le dis sans retenue, si vous aimez le genre, foncez !
Fabe

mardi 23 février 2016

Une balade dans la nuit - George P. Pelecanos

Calmann-Levy
13/02/2013 272 pages

Vingt-neuf ans, athlétique, moral mais pragmatique, Spero Lucas, un ex-marine qui a combattu en Irak et travaille maintenant comme enquêteur pour un avocat à Washington DC, est le héros de cette nouvelle série. Caractéristique essentielle : sa commission, lorsqu’il réussit, est toujours de 40 %. Grâce au suivi on line des livraisons de colis, les trafiquants de drogue modernes peuvent faire livrer leur came à des adresses où les habitants sont absents dans la journée. Rien de plus pratique alors que de récupérer un colis que les services de police ont peu de chances d’avoir repéré. Parfois cependant, celui qui le récupère n’est pas celui auquel il était destiné. C’est alors qu’intervient Spero Lucas. Ici, la drogue a été volée à Anwan Hawkins, un dealer qui, de sa prison, embauche Spero. Son avocat lui en a vanté les dons d’observation et de déduction. Et il avait raison : Spero comprend vite que ce sont Tavon et Edwin, les « assistants » d’Anwan, qui ont « perdu » le colis. Mais l’ont-ils vraiment perdu ? Confronté à ce problème, Spero n’a d’autre solution que d’enquêter dans certains des milieux


Avis :
Spero Lucas, ancien jeune marine reconverti dans les enquêtes privées, travaille en solo et se voit confier une nouvelle affaire.
Anwan Hawkins est incarcéré pour trafique de cannabis,  des colis ont disparus, il reçoit Spero à la prison et le charge de les retrouver.
C'est le premier roman de cet auteur que j'aborde ! Si l'écriture n'est pas exceptionnelle, l'histoire est bien tournée.
On imagine bien Spero et le monde qui l'entoure.  Son enquête n'est pas compliquée,  au départ ...
Tavon et Edwin sont les bras droits de Hawkins, ils sont jeunes, ils aiment le fric, les sorties et les belles nanas mais voilà,  ils se font buter !
Spero qui a pour mission de retrouver les fameux colis, poursuit son enquête qui va devenir dangereuse, pour lui et son entourage.
L'auteur fait pas mal de références musicales et culinaires.
Ce que Spero écoute et mange m'importe peu dans un polar. Un peu, ça va mais force de détails,  c'est un peu lassant. Heureusement,  ce n'est pas trop exagéré.
Et puis il boit de la Stella ...  non mais quelle idée ? (cette bière est infecte).
Toutefois Spero est un héros que j'aime bien, même si l'image du "héros-ancien marine-qui en a trop vu" est un peu trop "cliché américain" pour moi.
C'est un roman assez court qui ne me laissera pas de souvenirs indélébile, mais sans me déplaire pour autant.
Pour preuve, je ne l'ai pas laissé au club de la page 30.

Fabe

lundi 18 janvier 2016

Retour à la nuit - Eric Maneval

- réédition à La Manufacture de Livres  (collection Territori)
2015 - 152 pages

La première version de Retour à la nuit a vu le jour en novembre 2009 aux éditions Ecorce qui venaient d'être créées.
Et si ce roman reste à ce jour le plus vendu de la collection, il n'avait cependant pas encore bénéficié d'une diffusion digne de ce nom, ni donc de la visibilité qu'il mérite. La Manufacture de Livres lui offre une deuxième vie.


"Écoute-moi bien, Antoine. Tu as eu de la chance que je sois là. Tu comprends ? Ne parle pas, fais-moi oui ou non de la tête." Oui. "Je t'ai sauvé la vie. Regarde-moi dans les yeux : je t'ai sauvé la vie, Antoine. Mais si tu veux te faire du mal, je peux te faire du mal. Je peux le faire à ta place, tu comprends ?" Non. "Tu as peur ?" Oui. "Tu as peur de moi, mais tu n'as pas peur de plonger dans une rivière en crue ? T'es un drôle de numéro, toi. Tu vois la bouteille que j'ai dans la main ? C'est de l'alcool à 90°. Je vais en mettre sur tes blessures. Ça va faire très mal. Ça va te brûler et tu vas hurler. C'est moi qui vais te faire mal. N'oublie pas ça : moi je peux te faire du mal. Tu t'en souviendras la prochaine fois que tu voudras mourir." Vingt-cinq ans plus tard, Antoine est veilleur de nuit dans un foyer à caractère social. Il revient sur cette histoire. Depuis cette cascade qui l'a emporté lorsqu'il était enfant, jusqu'à Ouria, cette adolescente à qui il montrera ses cicatrices, une nuit, et qui voudra les toucher.


Mon humble avis :
Antoine est veilleur de nuit au foyer pour enfants "La clairière", un bâtiment isolé au milieu des bois. Le foyer héberge une trentaine d'enfants placés par la justice ou en situation de danger. Leur âge varie entre deux et dix-neuf ans.
C'est un travail qui convient bien à Antoine. Peu fatigant mais pas mal stressant. Le plus dur étant de pouvoir dormir la journée et y associer son travail, établir un certain équilibre. Antoine est de toute façon un solitaire.
Au foyer, il estime bien faire son travail, certains lui donnent du fil à retordre mais Antoine a sa technique et ça fonctionne.
Il y a des petits qui pleurent la nuit, il y a Gaétan, un grand qui la joue "difficile" et puis il y a Ouria, une jeune fille anorexique-boulimique.
Mais Antoine a lui aussi ses problèmes. De son enfance il ne garde aucuns souvenirs sauf celui de son "accident" ...

Les faits se passent en Corrèze, à Treignac, Antoine a alors huit ans quand il décide de sauter en aval du barrage.
Antoine, jeune et téméraire aurait pu y laisser la vie sans l'intervention d'un inconnu, un homme étrange (pour ne pas dire flippant) qui disparaît comme il est arrivé. Antoine passera des mois à l'hôpital.

Des années plus tard sa vie va être bousculée,  le passé ressurgi mais Antoine est-il capable de s'en rappeler ?
Quand l'esprit a fermé la porte aux souvenirs,  lui seul prend le chemin d'un arrangement et des événements vont faire qu'Antoine va devoir faire remonter les images de cette enfance refoulée mais les cicatrices, elles, ne disparaissent pas !

L'auteur nous emmène alors vers ce passé occulté mais aussi vers le présent,  vers ce travail de veilleur de nuit avec ces jeunes en détresse qu'Antoine doit gérer et qui vont se lier.

Pour info, Eric Maneval est non seulement un auteur,  mais aussi libraire et veilleur de nuit dans un foyer pour jeune ! Ceci pour dire que l'auteur sait de quoi il parle, mais surtout parce qu'il a su mettre les mots exacts.
Au fil de la lecture, la petite musique sonne juste, elle est belle ..
C'est un bon livre, bien écrit,  qui jusqu'à l'épilogue m'a non seulement touchée mais aussi intriguée.
A lire ...

Fabe.

samedi 9 janvier 2016

Leblond, la pute et l'homme-enfant - René W. Milly


AVERTISSEMENT : Petit rappel de début d'année.
                                   Je n'accepte aucun service de presse ni ne sacrifirai un avis sincère,  même
                                   au prix d'une éventuelle amitié.


Éditions La cabane à Mots
Collection : Petits meurtres à la Cabane
2014 -418 pages


Solide comme un menhir et guère plus expressif, le fils d’Eugénie Tringlet pénètre dans la galerie. C’est un géant à voix de fausset. Une masse de muscle au service d’une cervelle d’enfançon. Pour dire les choses crûment, chez le Jean-Marie les fondations et les étages sont bien bâtis, mais le budget a été insuffisant pour finir la toiture.
Jean-Marie Tringlet l’homme-enfant, est l’une des figures pittoresques de ce roman noir et rosse dans lequel les personnages sont pétris de mauvais sentiments.
Outre de pertinentes informations sur le destin des œuvres d’arts pillés par les SS, au cours de la seconde guerre, la lecture de Leblond, la pute et l’homme enfant vous permettra, entre autres joyeusetés, d’apprendre : que tremper les croissants du petit-déjeuné dans un verre de pastis peut entraîner de graves conséquences, qu’un tueur serbe voyageant dans un camping-car rose n’est pas un individu fréquentable, qu’être qualifié de demeuré n’empêche pas d’avoir des goûts artistiques développés, que l’utilisation d’un épluche-légumes peut grandement faciliter le dialogue avec une personne réticente.

Mon humble avis :
En France, plus précisément dans le sud-ouest à Figeac, une bagarre éclate au milieu des étals du marché matinal. Ce qui démarre comme une broutille devient une bagarre générale entrainant la mort d'un homme d'un certain âge,  mais il s'avère que  François a été "saigné comme un goret" !

Les personnages se mettent en place : Pierre Leblond, galeriste, vendeur de belle brocante n'est pas là par hasard. Se faire oublier dans un village tel que Gardac pour un homme au passé douteux est une planque parfaite.
Un vieux secret, que partagent des hommes influents, refait surface et pour Maurice Preynac il est impératif de rectifier la donne. Des ordres sont donnés,  des alliances sont formées et de sombres projets se dessinent.
A "La Galerie" Pierre Leblond ne se doute pas encore de ce qui l'attend. Son passé va-t-il le rattraper ? En tous les cas il va devoir sortir de son rôle de pépère tranquille.
L'auteur fait entrer les protagonistes de l'histoire avec aisance, la personnalité de ceux-ci sont fouillés comme il faut sans trop en faire.
Marcelle Castanier est une pute sur le retour dotée d'un caractère à l'acier bien trempé,  elle fera équipe avec Leblond pour tenter de déjouer le piège tendu par Preynac, une équipe qui forme un trio avec Jean-Marie, un bon gros "nounours" d'une trentaine d'année, un simplet monté comme une armoire à glace mais aussi un artiste qui a le don d'utiliser son couteau pour sculpter avec beaucoup de talent toutes sortes de figurines ! Œuvres exposées par Leblond dans sa galerie.
Complots, explosions, poursuites, œuvres d'art volées,  tueurs à gage, politicards et flics corrompus et sexe ... René W. Milly met la gomme, mais pas que ... si l'histoire est bien conçue,  l'auteur utilise l'humour avec beaucoup d'adresse sans jamais devenir lourd de chez lourd, si vous voyez ce que je veux dire. Pas facile de ne pas répéter le même humour avec chaque personnage,  mais sieur Milly y arrive fort bien.
Je ne peux spoiler mais l'utilisation de l'épluche-légumes est très .. heu ... surprenant !
Le pouvoir, la violence, le sexe (oui, oui) et les surprises sont au rendez-vous dans ce roman mi policier, mi humour, mi noir. J'aime les livres qui n'entrent pas spécialement dans une "catégorie". Et puis surtout ce n'est pas un livre où "LE FLIC A RAISON", où la loi fait la morale. Et j'aime ça !
Une histoire qui tient la route, des personnages hauts en couleur, des rebondissements bien ficelés et une fin toute aussi plaisante et inattendue ont fait que ce livre est, pour moi, un super début pour cette nouvelle année.
Un livre que je vous recommande puisqu'il m'a plu à moi !
Seul bémol,  l'allusion sur plusieurs sites, présentations ou articles : audiardesque !!! Audiard étant un dialoguiste, pour ma part il n'est pas de mise à faire la comparaison.
L'humour et les bon mots dans un film et dans un livre sont deux exercices bien différents. Bref, pour moi c'est loin d'être "bancable", d'ailleurs cette allusion, m'avait fait grincer des dents.
Petit message pour René W. Milly : fait donc interdire cette comparaison.

Fabe