'> Fabebook: 07/03/14

jeudi 3 juillet 2014

Un long moment de silence - Paul Colize

MANUFACTURE DE LIVRES (14 mars 2013)
POLICIERS 480 pages


2012. À la fin de l’émission où il est invité pour son livre sur la «Tuerie du Caire», un attentat qui a fait quarante victimes dont son père en 1954, Stanislas Kervyn reçoit un coup de téléphone qui bouleverse tout ce qu’il croyait savoir. 1948. Nathan Katz, un jeune Juif rescapé des camps, arrive à New York pour essayer de reconstruire sa vie. Il est rapidement repéré par le Chat, une organisation prête à exploiter sa colère et sa haine. Quel secret unit les destins de ces deux hommes que tout semble séparer ?
Dans Un long moment de silence, Paul Colize met en scène à deux époques différentes les personnages de Stanislas Kervyn et Nathan Katz. L'un est un homme d'affaire contemporain, antipathique, qui tente de comprendre la raison pour laquelle son père trouva la mort lors d'une fusillade au Caire alors qu'il n'était qu'un enfant; l'autre, rescapé des camps, décide de rejoindre un groupe de chasseurs de nazis après la seconde guerre mondiale.




Mon avis :
Aéroport du Caire le 21 août 1954 :
Lorsque plusieurs passagers d'un vol se font mitrailler sans que l'on en connaisse la raison, la possibilité d'un "cadavre exquis" est abordée.  Le fait qu' il y ait plusieurs victimes pour en masquer une seule. Voilà le départ de ce super roman que j'ai mis longtemps à ouvrir et qui s'est avéré excellent !

Stanislas Kervyn est auteur, il présente son livre dans une émission télévisée et à l'issue de celle-ci il est contacté au téléphone par un inconnu pour lui faire des révélations ! Révélations sur La tuerie du Caire,  révélations au sujet du livre de Stan. Car le père de Stan faisait partie des victimes et Stanislas a écrit ce livre pour exorciser ses angoisses dont il souffre depuis tout jeune.
Trouver les responsables de cette tuerie !
Pourquoi son père a-t-il été assassiné ?
Que faisait son père au Caire ?

Mais Stanislas n'est  pas un personnage sympathique, il est égoïste, autoritaire, il n'éprouve aucune empathie pour personne, bref il a un caractère très haïssable.
Et pour couronner le tout il souffre quotidiennement de douloureuses migraines que seules l'Imitrex et le sexe sauvage et sans sentiments semblent apaiser.
Les femmes ne sont pour lui qu'un remède comme un autre, mais un traitement efficace.

L'auteur, Paul Colize réussit tout de même à nous faire éprouver de l'intérêt pour Stanislas Kervyn (qu'en tant que femme on ne peut que détester !)
Il faut dire que Stan est intelligent, réactif et que l'auteur ne nous ballade pas en longueur dans les chapitres.

L'histoire est racontée principalement en deux époques,  la nôtre avec Stan à la recherche de la vérité sur la tuerie du Caire et puis celle de la guerre et après-guerre avec Nathan Katz.

Nathan est un jeune rescapé juif et il va avoir un rôle important dans cette histoire. Un rôle qui va mettre Kervyn sur des pistes de ce qui s'est réellement passé en 54 au Caire, mais aussi sur des  secrets de famille...
De révélation en révélation Paul Colize nous décortique avec beaucoup de talent ce qu'était une facette de la chasse aux nazis à partir de l'après-guerre.
Cette chasse aux rats qui n'a d'ailleurs jamais eût de cesse jusqu'à nos jours, même si les criminels nazis se font de plus en plus rares vu leur grand âge.
Je ne vais pas vous raconter l'histoire,  Colize le fait bien mieux que moi.
Mais ce que je peux vous dire c'est que c'est un p***** de bon bouquin !

... "Ma mère est morte le 19 octobre 1993. Un sale cancer du pancréas l’a tuée à petit feu. Son calvaire a duré plus d’un an. Un an durant lequel elle n’a jamais émis la moindre plainte. Elle est restée digne, exemplaire, jusqu’à la fin.
Une semaine avant sa mort, elle m’a demandé de prévenir Marischa et mon frère. Elle savait qu’elle n’en avait plus pour longtemps.
Ce jour-là, elle m’a parlé de mon père.
C’était la première fois qu’elle m’en parlait depuis des années. Elle se trouvait à l’hôpital Saint-Jean, rue du Marais, elle rentrait d’une ponction. Les toubibs l’avaient gavée de morphine. Nous étions seuls dans la chambre. Elle m’a souri, tant bien que mal.
..."

C'est un livre qu'on ne lâche pas. On veut savoir ! et toutes les pages nous en apprennent. Il n'y a pas de temps mort.
J'en suis même arrivée à apprécier le personnage de Stanislas Kervyn, c'est tout dire ...
Mais peut-être a-t-il des circonstances atténuantes quant à sa personnalité si détestable ?
À vous de juger !
Et puis c'est un livre qui parle d'amour, d'amour acharné, d'amour douloureux mais aussi d'espoir.

Oui c'est un livre que j'ai beaucoup aimé et que je vous conseille !
Allez-y sans hésitation !
Je me suis intéressée à un interview sur le blog : Le Blog du Polar de Velda c'est un très bel interview qui nous donne de bonnes infos sur l'auteur ! lisez-le !
Fabe