'> Fabebook: 01/06/14

lundi 6 janvier 2014

Yeruldelgger - Ian Manook

Litt générale - 400 pages - 2 octobre 2013



Cinq ans plus tôt, Kushi, la fille de l inspecteur Yeruldelgger a été enlevée et assassinée pour l'obliger à abandonner une enquête sur la corruption liée au rachat des terres de la steppe mongole. La découverte du cadavre d une autre fillette va le replonger dans les mêmes tourments.Dans un pays à l'histoire et aux paysages sauvages, une guerre sale d argent et de pouvoir s est déclarée autour d une des richesses minières les plus rares et les plus convoitées de la planète. Pour lutter contre les puissances qui veulent s'accaparer son pays, Yeruldelgger va puiser ses forces dans les traditions héritées des guerriers de Gengis Khan, dans les techniques modernes d investigation, et dans la force de ses poings. Parce qu'un homme qui a tout perdu ne peut rien perdre de plus. Il ne peut que tout reconquérir. Peu à peu, sans pitié ni pardon..



Mon avis :
Abordé comme un polar mais prévenue que c'était plutôt un roman d'aventure, je confirme que ce livre est bien un roman.
Une innovation dans le domaine est qu'après les auteurs nordiques nous avons affaire ici à un roman Franco-Mongol.

Le départ de l'histoire est intéressante, le policier Yeruldelgger est dépêché sur les lieux d'une découverte par les autochtones d'un corps d'une fillette enterré avec son tricycle. On fait directement connaissance avec Yeruldelgger, son caractère et le monde qui l'entoure.
C'est un policier marqué par la perte, 5 ans plus tôt, de sa petite fille plus ou moins du même âge. C'est aussi quelqu'un d'obstiné et de respectueux des traditions mongole.
Il est apprécié par sa collègue Oyun qui a une confiance aveugle en son chef.
Il y a aussi Solongo, la légiste qui est très attachée à Yeruldelgger. Elle en ferait bien son quatre heure, mais leur relation est compliquée car Yeruldelgger n'a pas la tête à ça, il est préoccupé par ses démons intérieurs et toujours fortement en colère contre tout depuis la mort de sa petite fille et le départ de sa femme. Sa grande fille Saraa, droguée et délurée lui voue une haine farouche, et Yeruldegger ne sait pas très bien comment s'y prendre.
Bref, c'est un policier mal dans sa peau, un écorché vif comme beaucoup d'autres policiers dans les romans.

Côté enquête, deux affaires différentes vont peu à peu coïncider entre elles et malgré les bâtons dans les roues que lui met Mickey, le chef de Yeruldelgger, celui-ci va tout faire pour arriver à démêler les fils de l'enquête.
L'intrigue nous fait voyager et découvrir la Mongolie, la Steppe, ses montagnes et forets mais aussi la vie que mène les habitants de cette région du monde.
Les traditions et leur croyance sont fortement présentes tout au long du récit, ils habitent des yourtes et ne parcourent pas les plaines à dos de Yak mais bien en Quad !
Dans ce roman même les moines s'en mêlent et un côté fort "spirituel" ponctue aussi cette histoire.
Mongoles, chinois, coréens, turcs et moines côtoient l'intrigue chacun à leurs tours, car l'auteur nous fait vivre aussi la situation géo-politique pour nous situer le plus exactement possible dans ce suspense mongol.

L'intrigue et l'enquête est fort prenante, bien imaginée et les scènes sont très fortes. La bestialité du côté des tueurs venue de cet autre continent n'a rien à voir avec notre Europe même si le fond de âmes noires est aussi noire qu'ailleurs.
La maîtrise de soi dans l'attitude et le combat selon la formation des "Nerguii" est très enrichissante à lire, très dure aussi.
La dernière partie de l'histoire est un peu longuette mais bien chahutée, les rebondissements violents se suivent et même si l'épilogue n'est pas une surprise il n'empêche que ce livre est magnifiquement fini, bouclé !
Violence d'un polar, belle écriture poétique et roman d'aventure, ce livre est un peu tout ça à la fois !
Ian Manook est un auteur talentueux et je me demande quelle sera la suite .... ?

Dans ce roman, puisque intrigue policière il y a et qu'on a envie de savoir de déroulement de l'enquête, je pense qu'il y a 100 pages de trop.
Quoi que, pour un roman peut-être pas ...
Exemple : deux pages pour expliquer la recette du "boodog", une sorte de bouillon de marmottes, que je n'ai aucune envie de cuisiner, ... même pour ma belle-mère !
Je vous avoue avoir sauter quelques lignes (pas quelques pages) pour éviter certaines longueurs.
Mais ce n'est pas une critique, c'est juste MA conception des longueurs ...

Il y a tous les mots et noms de lieux inconnus, un dico n'est pas nécessaire pour une compréhension exacte de ces expressions car l'auteur fait beaucoup d'efforts pour ne pas embrouiller le lecteur et il donne beaucoup d'explications, visuelles également.

Est-ce un livre que je vous conseille ? - Oui, mais abordez-le comme un roman !
Fabe

Sur Fb, avec quelques connaissances on a pas mal parler de ce livre alors je vous livre ici les impressions de quelques blogueurs :
Avis de Valérian sur Sang d'Encre Polars
Avis de Yvan sur EmOtions