'> Fabebook: Green river - Tim Willocks

samedi 19 avril 2014

Green river - Tim Willocks

Éditeur - Sonatine - Date de parution 01/04/2010 (410 pages)

Green River, pénitencier de sécurité maximale au Texas. Un véritable enfer dans lequel, entre tensions raciales et violences quotidiennes, vivent cinq cent âmes perdues. Un univers sans pitié où le silence n’existe pas, l’obscurité non plus. C’est là que Ray Klein, ancien médecin, purge sa peine, en travaillant à l’infirmerie. Alors que sa libération approche, une émeute éclate dans la prison. Au milieu du chaos et de l’anarchie, Ray, qui est tombé amoureux de Juliette Devlin, psychiatre judiciaire, va tout mettre en œuvre pour la sauver alors qu’elle est séquestrée avec ses patients dans l’infirmerie.

Avec ce huis clos impitoyable peuplé de figures effrayantes, depuis John Campbell Hobbes, directeur de prison jusqu’à Henry Abbott, meurtrier schizophrène, Tim Willocks nous offre un portrait terrifiant de la vie carcérale. Il nous donne surtout un thriller prodigieux, au rythme haletant et au suspens oppressant.



Mon avis :
Le personnage central de l'histoire est Klein, appelé "Doc" par les détenus comme par les gardiens. C'est un homme fort, un caractère en acier et c'est celui qui va se battre comme un lion dans l'enfer d'une sanglante émeute qui va complètement ravager le pénitencier de Green River.
C'est aussi l'histoire d'un panoptique carcéral. La prison en elle même est une forteresse conçue pour ne laisser passer aucun coin de ciel bleu.

Tous les personnages de ce roman ont des personnalités fortes, même les plus faibles. Que ce soit Claude, ou plutôt Claudine qui gère son "couple" avec  Agry. Wilson, un noir champion de boxe. Coley, infirmier depuis trente ans .. et encore d'autres personnages haut en couleur.

Devlin, femme libérée,  passionnée et secrètement amoureuse de Klein est psychiatre à Green River. Elle travaille sur un mémoire concernant le comportement des sidéens et de l'impact d'une mort certaine en milieu carcéral. Travail qu'elle accompli avec Klein et Coley. Deux fois par semaine elle passe les portes de Green River pour se rendre à l'infirmerie et y accomplir son travail.
Elle a une autre obsession,  celle de baiser à mort avec Klein. Une obsession tenue secrète jusqu'à ce jour ...



En fait, elle avait dit à Catrin, sa copine, qu’elle avait envie de lui sucer la bite et qu’il la baise par-derrière sur le pont d’un langoustier au milieu d’une tempête pendant qu’elle passerait un bras entre ses jambes pour lui caresser les couilles.


- La prison est dirigée par un grand malade mégalomane et psychotique,  le directeur Hobbes va pousser le bouchon aussi loin que possible pour provoquer l'émeute.
Dès le début du livre ça se sent, ça pue la provocation et le sadisme. Bref Hobbes est une belle ordure !

Willocks ne fait pas dans la dentelle,  tous les personnages ont une âme noire, des cinglés prêts à tout pour un quelconque avantage. Que se soit pour un peu de confort ou de sexe.
Ah ben, parlons sexe, Tim Willocks nous le fait fort. Ce livre est un très bon roman noir mais aussi une grosse queue à lui tout seul (pour rester dans le langage de l'auteur).
À ce sujet il ne nous épargne rien. Tous les détails que vous pouvez imaginer, et même plus, sont décrits avec beaucoup de "réalisme" ...
Le langage est vulgaire pour la grosse part des dialogues mais ce sont les situations et la personnalité de la population carcérale qui l'exigent.

Par contre, niveau psychologie, c'est pointu ! Willocks en tant que psychiatre de profession décortique avec brio la psychologie de chaque protagonistes, chacun son histoire, chacun ses défauts et qualités, chacun sa façon d'agir et de penser.

Terry devint encore plus pâle. Il voulut parler, n’y arriva pas, déglutit et essaya encore.
« Alors tu vas… Je veux dire c’est pas seulement une…
— C’est ça, Dennis, dit Agry. C’est la guerre. Tonnerre des armes. Tempête du désert. La blitzkrieg. Appelle ça comme tu veux, putain. On va démolir les négros et tous ceux qui se mettront en travers. »

Cette histoire traite aussi très fortement de haine raciale et est une excellente vision de l'univers carcéral américain. Mais pas que ... c'est un roman époustouflant ! d'une grande violence !
Du début à la fin !

Agry avait l’intention d’incendier la Vallée des coureurs de fond, de la raser, et de pisser sur les cendres des nègres.

Willocks m'a bel et bien embarquée dans cette histoire que j'ai beaucoup appréciée.  C'est son premier livre écrit avant Bad City blues.

Je vous conseille de le lire ? Ben oui ! Absolument !

Fabe

6 commentaires :

  1. Mais pourquoi tu tombes toujours sur de superbes livres pour mon plus grand plaisir ! Superbe chronique ! Je vais investir dans un nouveau carnet pour continuer de noter tes découvertes livresques. Merci <3

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  2. Jean (Jackisbackagain)21 avril 2014 à 17:53

    Un monument que ce "Green River" que j'ai depuis un bail et toujours pas lu.
    Ta chronique risque bien d'enclencher mon incarcération littéraire. ;)

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  3. Bon, tu ne me donnes pas envie de l'acheter parce que je l'ai déjà, il m'a été donné, en plus !! Si c'est pas beau, la vie...

    Ton billet va le faire monter sur la pile des "à lire d'urgence, à lire de toute urgence, à lire de suite"...

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