'> Fabebook: 12/29/13

dimanche 29 décembre 2013

Bad city blues - Tim Willocks

Le deuxième roman de Willocks, Bad City Blues adapté au cinéma.
Points, DL 2007, 298 p
.


La chaleur moite de la Nouvelle-Orléans et les odeurs fétides des bayous s’accommodent assez bien des personnages en bout de course et autres magouilleurs à la ramasse. Ce roman brutal et teigneux nous en offre une belle brochette, tous entassés dans le même panier de crabes : un banquier révérend pas très catholique, sa pute irrespectueuse de femme, un flic costaud mais véreux, un vétéran du Vietnam trafiquant de drogue et son frangin psy et fou constituent en effet le gros du casting de ce polar délicieusement secoué.

Callie, ex-prostituée camée à la cocaïne, réussit le casse du siècle en braquant la banque de son mari : un million de dollars à partager avec Luther Grimes, un vétéran du Vietnam reconverti dans le trafic de stupéfiant. Pour doubler son complice, la belle séduit son frère, Cicero Grimes, un psy déjanté. Et le capitaine Jefferson, un flic sadique, espère bien récupérer sa part du butin…




Mon avis :
Moi qui aime lire dans l'ordre j'ai tout fait à l'envers ;  "La religion", que je n'ai pas su lire ....  
et puis "Les rois écarlates" que j'ai beaucoup aimé et chroniqué il n'y a pas longtemps.
En commençant Bad city blues je me suis rendue compte que Willockx l'avait écrit avant "les rois écarlates"  où il mettait en place les mêmes personnages.
Je vous dit tout de suite que cela n'a que très peu d'importance, les deux histoires ne se suivent pas.
Même si, à y réfléchir une référence par-ci par-là y est rapportée.
Donc j'ai retrouvé les personnages de Cicero Grimes, de son père et aussi du salopard d'obèse, Jefferson !

C'est un roman noir, très noir. Il n'y a pas beaucoup de personnages principaux mais tous sont détestables, leur perversité et la noirceur de leur "âme" est très dérangeante.
Willocks n'y a pas été avec le dos de la cuillère, un langage TRÈS cru, de la baise sans aucune pudeur y est décrite à foison. L'amour et la jalousie sont un peu le "moteur" de cette haine qui fait s'enclencher les actes des principaux personnages.
D'ailleurs c'est connu, l'amour-haine a toujours engendré de mauvais choix ...


Callie est une ancienne prostituée mariée à un pasteur directeur de banque, elle va participer au braquage de la banque en compagnie de complices et de son amant Luther Grimes, bourrée de coke jusqu'aux yeux elle va demander de l'aide à Cicero Grimes, psy fou et violent, et le frère de Luther.
La jalousie, l'argent et une haine qui date entre les deux frères va engendrer une guerre sans merci, l'un n'épargnera rien à l'autre.


Et puis arrive l'obèse, Jefferson le flic pourri, dont l'âme et les actes sont aussi et même plus noires que tous les autres personnages réunis. Un sadique de première !
Il fonctionne à la terreur et va tenter de retrouver l'argent sans laisser une seule chance aux autres.
Il est confronté à la façon de faire et de penser de Cicero Grimes. Ce qui ne lui déplaît pas car il ne supporte pas les faibles.

Avec Cicero il va être servi ! Car c'est un adversaire à sa mesure ! Entre eux s'ensuivra un huis clos abominable de violence et de noirceur qui occupe une bonne partie du livre.
Et la suite est dans la même veine, tout aussi noire, comme si ces hommes et cette femme n'avaient que ça en eux.

Si certaines situations sont prévisibles on ne sait jamais quand l'histoire va dévier, car ils sont tous capables du pire !
L'argent est loin d'être l'enjeu primordial mais c'est un peu la cerise sur le gâteau. Ils se déchirent pour des motifs plus noir que l'argent avec une brutalité quasiment bestiale et parfois insupportable.
La fin est toute aussi bouleversante de violence ainsi que l'épilogue.
Lorsqu'on arrive à la toute dernière page on peut alors seulement expirer l'air de nos poumons retenu depuis trop longtemps.


Ce que je pense vraiment de ce livre ? - très violent et très cru, à ne pas mettre entre toutes les mains.
Peut-être aussi une toute petite et légère préférence pour le suivant
"les rois écarlates". La raison ? J'ai simplement l'impression que Willocks à fait des progrès.
Outre la noirceur omniprésente je pense que les personnages sont un peu plus "fouillés".
Willocks est, entre autre, psychiatre dans la vie et avec ce qu'il écrit je ne voudrais pas être une de ses patiente. Brrrr ...
Mais j'ai adoré "Bad city blues"  et du Willocks ... j'en redemande !

Fabe