'> Fabebook: 09/03/13

mardi 3 septembre 2013

Je me souviens - Martin Michaud

À Montréal, juste avant Noël, un homme et une femme meurent le cou transpercé par ce qui semble être un instrument de torture sorti tout droit du Moyen Âge. Auparavant, ils ont entendu la voix de Lee Harvey Oswald, l’assassin présumé du président Kennedy.
Un sans-abri se jette du haut d’un édifice de la place d’Armes. Ayant séjourné à plusieurs reprises en psychiatrie, il prétendait avoir participé, avec le FLQ, à l’assassinat de Pierre Laporte. Sur le toit, avant de sauter, il laisse deux portefeuilles, ceux des victimes.
La série de meurtres se poursuit, les cadavres s’empilent...
De retour à la section des crimes majeurs, le sergent-détective Victor Lessard mène l’enquête avec, pour le meilleur et pour le pire, la colorée Jacinthe Taillon.
Je me souviens parle d’identité à bâtir, de mémoire à reconstituer et de soif d’honneur.
On peut passer sa vie à chercher qui on est.

Mon avis :
Et voici une nouvelle enquête du sergent détective Victor Lessard dans ce troisième livre de Martin Michaud. 640 pages quand même !!!
Un réel plaisir de retrouver Lessard là où sa dernière enquête nous avais laissée, à savoir "La chorale du diable"
Il habite à présent avec  Nadja (rappelez vous sa belle collègue ...) et travaille avec la grosse Taillon (celle qui l'a aidé dans sa dernière affaire) au poste communément appelé : "Versailles".
Le crime d'une femme munie du "collier de l'hérétique", un truc autour du cou avec des pointes et le suicide d'un "déséquilibré" constituent le départ de cette nouvelle enquête encore une fois très bien écrite et très plaisante à lire.
Un avocat renommé reçoit une curieuse missive et part alors en catastrophe de son bureau pour se cacher, mais pas sans emporter un dossier brûlant, aussi loin que possible d'une menace dont il sait que l'issue sera mortelle . Ces trois faits se recoupent et Lessard, talonné par Taillon, vont mener ensemble ; d'une part l'enquête pour trouver le coupable et aussi retrouver cet avocat disparu.
Parallèlement à l'enquête criminelle il y a Martin, le fils Lessard, pourtant rangé des camions, qui se comporte étrangement et enfreint les lois les unes après les autres.

Le caractère de la grosse Taillon, ses réparties et son entêtement en font un personnage indispensable au duo qu'elle forme avec Lessard. Elle est gourmande, curieuse et rentre dans le lard aussi sec avec n'importe qui. Bref, c'est une emmerdeuse sympathique ! 
Pour ce troisième opus des enquêtes de Victor Lessard je dirais que l'auteur s'est surpassé. Une continuité dans les faits, une évolution des personnages tout à fait cohérente et convaincante font de ce polar un vrai petit bijou.
Montréal : l'usage du langage québécois est employé juste comme il faut. Pas d'exagération, pas de lourdeur dans le texte mais quelques réparties pleines d'humour.

Et pourtant l'histoire est complexe. C'est une simple enquête criminelle qui se transforme en "cold case" et qui touche en plein dans l'espionnage. On est surpris de la tournure des évènements à chaque chapitre.
L'histoire n'est pas simple et inutile de lire en diagonale on n'y comprendrait plus rien. Martin Michaud n'a écrit ni une ligne trop peu ni une ligne de trop.
Tout est à sa place conformément aux faits que l'on découvre en même temps que Lessard.
L'ambiance dans le temps est celle des fêtes de fin d'année, on s'imagine très bien Montréal sous les bourrasques neigeuses, la ville au ralenti et les enquêteurs obligés d'affronter ce temps glacial. Tout est super bien décrit. Pour ma part je n'ai aucun "oui mais ..." ou bien "quoi que ...".
Et oui, venant de moi c'est étonnant mais c'est comme ça ! Je n'ai aucune critique négative à faire ....
J'ai adoré cette histoire qui sous fond d'enquête policière m'a emmenée jusqu'au crime le plus célèbre des États-Unis en passant par la manipulation psychiatrique et le grand complot.
Argh .... je ne peux en dire plus sans spoiler l'histoire !





Jacinthe Taillon gratifia son coéquipier d’un petit sourire narquois, plongea ses gros doigts boudinés dans un sac de Cheetos et en engouffra une poignée.
– Le truc, c’est d’avoir toujours quelque chose dans l’estomac. Déjeunes-tu, le matin?
– T’as le bord d’la bouche orange, Jacinthe.
La quarantaine, traits mous, cheveux coupés court, des bourrelets visibles à travers son survêtement, allergique au maquillage, celle que ses collègues surnommaient avec affection «la grosse Taillon» se torcha les babines du revers de la main.


En tous les cas je ne suis pas étonnée que l'auteur ai reçu le Prix Saint-Pacôme du roman policier 2013 pour ce polar.
Vivement le prochain livre des enquêtes de Victor Lessard.
Martin Michaud viens de sortir un thriller : "Sous la surface" qui n'a rien à voir avec Lessard et consorts ... paraît-il !
Et je peux vous dire que je le lirai certainement.

Voici l'auteur. Désolée j'ai pas son numéro de téléphone ! 

Fabe