'> Fabebook: novembre 2013

vendredi 29 novembre 2013

Les rois écarlates - Tim Willocks





Lenna Parillaud, femme d'affaires richissime, est habitée par la haine depuis la perte de sa fille.
Cicero Grimes, psychiatre, traverse une grave crise de dépression.
Ils ne se sont jamais rencontrés. Jusqu'au jour où ils reçoivent chacun une lettre qui les désigne comme légataires de deux valises remplies de documents compromettants.
Ce cadeau maudit va provoquer un cataclysme de vengeance et de violence.










Mon avis :
Tout d'abord je dirais d'emblée que pour moi ce livre est une "révélation", certains (beaucoup) diront que l'auteur en est une !  Malheureusement j'avais commencé à lire Willocks avec "La religion" qui m'a rebuté dès le début et j'ai donc mis un temps avant de retenter l 'expérience Willocks.
Voilà pour la petite histoire !


L'obèse qui court à perdre haleine avec, dans les replis de ses gros bras, un nourrisson emmailloté.
L'histoire commence très noire, fort obscure aussi (oui je sais, ce qui est noir est obscur) mais très intrigante avec beaucoup de zones d'ombre.(oui les ombres sont rarement lumineuses)
On se demande où veut en venir l'auteur et chaque chapitre est une révélation.
Il y a d'un côté une femme richissime; Lena, qui ne s'embarrasse "apparemment" d'aucuns scrupules et qui va au bout de son désespoir avec calcul et froideur.
Mais ce n'est qu' une façade. Le mal qui la ronge justifie pour elle ce manque total de "compassion" .
Cicero Grimes est un psychiatre à la dérive éloigné de tout, fuyant le monde, avec un lourd passé de souffrance. Même le simple fait de vivre lui est insupportable.
Jusqu'au jour où tous les deux reçoivent une lettre qui va bouleverser leur quotidien, qui va les faire sortir, l'un comme l'autre, de leur carcan désespéré.
Ils vont devoir briser leurs habitudes, sortir de leur rôle de douleur pour endosser un combat avec le mal à l'état pur.
Deux valises pour héritage que convoitent de sombres et très dangereux personnages, tous pour diverses raisons, mais bien décidés à mettre la main sur ce que l'obèse leur a laissé.


L'obèse à lui seul est un monstre craint de tous ... Mais qui est-il ?

Chaque personnage de ce livre a son identité, son caractère bien décrit, bien cerné par l'auteur.
La noirceur de l'être humain y est fortement ressentie tout au long du livre.
Au fil des pages se révèlent le caractère bien spécifique de chacun des protagonistes, certains deviennent insupportables tellement ils sont lâches, prêts à toutes les bassesses. D'autres qui nous semblaient détestables deviennent plus "humain", plus pardonnable.


C'est un livre qui restera marqué dans ma mémoire, il ne fera pas partie de ceux qu'on oublie.

Impossible de ne pas adhérer à l'écriture de l'auteur. Willocks sait aller au fond des âmes, les décortiquer et les faire évoluer avec une adresse et une noirceur admirable pour les mordus de "polar noir".
Sans oublier ce suspense éprouvant pour les nerfs qui ne nous quitte pas.
Je vous en ai assez dit, je ne veux pas spoiler l'histoire.
Un livre que je vous conseille : - OUI un grand, un Énooorme OUI !!!

Fabe



L'auteur


samedi 23 novembre 2013

Voleurs à la douzaine - Donald Westlake


Nouvelles et onzième opus consacré à John Dortmunder.
Voleurs à la douzaine (Thieves' Dozen)nouvelles traduites de l'anglais par Jean Esch, Paris, Rivages/Thriller, 2008 ;Paris, Rivages/Noir 2011



Soit on connaît déjà John Dortmunder, et on sait qu'avec lui le cambriolage relève d'une alchimie particulière (défis pharaoniques, plans rocambolesques, équipiers improbables, résultats grandioses), soit on ne le connaît pas encore, et ces onze nouvelles seront une parfaite introduction à « l'esprit Dortmunder ».Derrière Dortmunder, il y a le génial Donald Westlake, son sens du rythme et son incroyable imagination. Avec en prime, une surprise finale : un voleur peut en cacher un autre...


Mon avis :

Quand on est un cambrioleur de profession il y a plusieurs stades de personnalités qui existent. Il y a la racaille qui vole tout et n'importe quoi à n'importe qui, et puis il y a les plus doués, ceux pour qui la cambriole est une manière de vivre, ceux pour qui cambrioler est l'égal du métro qu'on prend le matin pour accomplir son petit travail de fonctionnaire. 
Rien de plus compliqué, rien de plus extraordinaire !

Si on n'a jamais lu un livre sur les aventures de John Dortmunder celui-ci sera le meilleur pour faire connaissance avec le roi de la cambriole.
Ce livre comprend 11 nouvelles avec au final une petite surprise de l'auteur, une autre facette de Dortmunder.

Westlake, auteur talentueux de roman noir nous a laissé de belles pépites, que ce soit les exploits de Dortmunder poursuivi par la poisse, ceux de Parker, son double froid et sérieux ou encore ses très nombreux black polars de grand talent.

Ici dans ces 11 nouvelles, Dortmunder part sur des casses seul ou avec son équipe habituelle. Il est doué dans son métier, il a de la "mentalité", ce n'est pas un  voleur à la petite semaine.
Son boulot il le connait très bien. Il a, ancré en lui, toutes les ficelles du métier et tous les réflexes naturels qui vont avec.
Seulement Dortmunder est poursuivi par la poisse. Une poisse très loin d'être catastrophique et angoissante ; c'est une poisse cocasse qui fait sourire le lecteur.
Les personnages qui l'entourent ont tous un caractère bien définis, bien suivis tout au long des multiples aventures où ils apparaissent avec Dortmunder.


« Tu n’as pas entendu quelque chose ? chuchota Dortmunder.
— C’est le vent », dit Kelp.
Assis, Dortmunder se retourna et braqua délibérément sa lampe électrique dans les yeux de Kelp, agenouillé.
« Quel vent ? On est dans un tunnel.
— Il existe bien des rivières souterraines, dit Kelp en plissant les yeux. Alors, peut-être qu’il y a aussi des vents souterrains. Ça y est, tu as traversé le mur ?
— Plus que deux coups. »


L'auteur était très doué pour ne pas se répéter, faire de chaque casse et de son épilogue cocasse un moment unique. Une vraie prouesse ! mais je ne vous apprend rien sur le talent de Westlake. Et si vous n'en avez jamais lu et bien il est temps de commencer !

En conclusion :  L'habileté de l'auteur à nous raconter les cambriolages d'experts en la matière pour finir en apothéose par des situations cocasses mais aucunement ridicules font de ce livre un petit bijoux !

Vous conseillerais-je ce livre ? - Je dirais même qu'il vous FAUT le lire ! Surtout si vous ne connaissez pas encore Dortmunder.
Fabe

samedi 16 novembre 2013

Les harengs de Ploucamor - François Troudic



Elle est venue frapper à ma porte vers trois heures du matin.
— Salut, je m’appelle Géraldine, on ne se connaît pas mais je suis la fille des voisins. J’ai perdu mes clés et je n’ose pas rentrer chez moi de peur de réveiller mon beau-père qui est insomniaque.
N’écoutant que mon grand cœur, j’ai abandonné mon Spirou et lui ai généreusement proposé de l’héberger.
De fil en aiguille, entre deux étreintes, on s’est mis à parler de la vie, du réchauffement climatique, de la mode des talons compensés, de notre petite enfance…







Mon avis :
Avis aux âmes sensibles : s'abstenir de lire ce livre si vous êtes particulièrement émotifs, si la disparition subite de votre amoureuse vous traumatise, si la presque mort de votre compagnon, un fidèle cornichon nommé Michou vous plonge dans une dépression inguérissable et si vous n'avez pas l'esprit "aware".
Ce court texte commence par l'apparition de Géraldine à la porte de l'appartement de François, elle a oublié ses clés et lui demande de l'aide.  François l'écoute, ils se racontent leurs vies et le courant passe tellement bien qu'ils se font des papouilles sans plus attendre.
Mais ne voilà t'y pas (ça y'est j'ai attrapé le virus), que le lendemain de leur rencontre Géraldine disparaît laissant François (habitant la commune de Ploucamor) dans le désarroi le plus total.
C'est qu' il l'aime bien la Géraldine...


Et voilà François parti pour retrouver sa dulcinée avec les informations dont il dispose. Son ami avec qui il partage son quotidien, le canard en plastique Pioupiou va le soutenir tout au long de l'histoire.
Non ! non non ce n'est pas une histoire pour enfant, il s'agit bien d'un livre ... heu .. d'une ..heu .. histoire criminelle.
Oui, c'est ça !  C'est en tous les cas ma définition de la chose.
Que dire de sa nouvelle amitié avec Michou sinon qu'elle pourrait être aigre-douce et fusionnelle ? Car il s'agit tout de même d'un cornichon, un vrai de vrai avec sa peau toute verte et son regard attendrissant !
Et de ses voisins les Lanchois, de violents et étranges personnages qui ont un lien avec Géraldine ?


Un suspense insoutenable mais vite résolu puisque ce ... truc ... ne fait qu'une quarantaine de pages.

Ben ... sans blague et tout à fait sérieusement, cette histoire vaut la peine d'être lue et jusqu'au bout, car même si vous êtes plutôt "sucré" que "cucurbitacée" vous tomberez sous le charme des personnages et ne serez pas déçus ni de l'intrigue ni de l'épilogue !
Voilà, j'ai dit !   Mais ....  à défaut d'avoir un estomac capable d'ingurgiter des harengs vinaigre au petit matin, préparez vos malox ou pastilles rennie.


Pour mieux comprendre cette histoire, qui de mieux placé que l'auteur pour nous répondre ?
J'ai eu l'idée et la chance de pouvoir demander  quelques explications à François Troudic !
Fabe



Bonjour François, pourrais-tu me dire comment t'es venue l'idée d'écrire ce livre ... heu .. ce truc là ?
-Bonjour Fabe. L'idée d'écrire ce livre... heu... ce truc là, m'est venu le mercredi 29 mai 2013,  à Trébeurden, après avoir pris un bain chez ma grand-mère Lucienne. En sortant de la baignoire, j'ai malencontreusement glissé sur un tube de gomina et ai percuté de plein fouet le bidet en faïence. Lorsque je revins à moi, j'étais tout seul, tout nu, au milieu d'un grand nul part. Je m'apprêtais à appeler ma Mémé à la rescousse lorsque sous mes yeux émerveillés passa soudain dans l'azur azuré une escadrille de canards en plastique jaune. Je tendis promptement la main et en saisis un au vol... quelle tristesse ! Il était tout flasque, tout mou, tout difforme... je le regardais de plus près... zut, c'était un gant de toilette. Me relevant péniblement pour aller l'enterrer dans le sèche-linge, je dérapais bêtement sur un tube de dentifrice et allais joyeusement m'éclater l'occiput sur le bord du lavabo. À mon réveil, Mémé Lucienne était debout devant moi, me tâtant avec méfiance de la pointe de sa pantoufle.
— Françoués, t'es t'y mort ou t'es t'y don' encore en train d'faire le cornichon ?
— Je suis mort, Mémé
— Me prends don' point pour une andouille et viens t'en don' souper avant que les harengs 
ne r'froidissent !

Ainsi naquit ma vocation d'écrivain...

Ah ! oui je comprend un peu mieux maintenant ... Hum.. Euh..
Comptes-tu commettre heu ... réitérer la chose une nouvelle fois ?
- La semaine prochaine,  je dois aller à Perros-Guirec réparer la brouette de ma tante Paulette. Si l'occasion se présente, j'essaierai de prendre un bain...
François Troudic.



Je ne suis pas certaine que les réponses de François Troudic vous aies conquis mais je vous 
dirais juste ceci : Lisez-le et venez en parler après ! Fabe




mercredi 13 novembre 2013

Haut-le-chœur - Gaëlle Perrin-Guillet



Alix Flament, journaliste à Chambéry, travaille sans conviction sur un article relatant les mésaventures sexuelles d’un candidat à l’élection présidentielle française. Six ans plus tôt elle était une spécialiste reconnue des affaires criminelles.  Jusqu’à ce qu’elle publie un livre d’entretiens avec la pire tueuse en série que le pays ait connu depuis le 19ème siècle, ouvrage dont elle ne se remettra pas et qui marquera la fin de sa carrière dans le domaine des faits divers.L’évasion sanglante d’Éloane Frezet redonne vie aux cauchemars qui la hantent depuis ses dialogues hallucinés avec la meurtrière. Mais seule Alix la connaît suffisamment pour tenter d'aider la police à la traquer. C'est sans compter que la meurtrière, loin de se terrer, espère bien tenir sa promesse de terminer l'œuvre mortelle qu'elle a dû interrompre lorsqu’elle se trouvait derrière les barreaux...



— Vous voyez une explication à ça ?
— J’en ai deux. Soit elle a décidé de tout changer, histoire de nous perdre un peu plus en route et de nous faire patauger dans la boue, soit elle a une très bonne raison de faire le ménage comme ça. Mais quand on saura pourquoi…
— Il sera trop tard ? C’est ça ?
Ruiz ne prit pas la peine de répondre. Son regard était assez éloquent.

Mon avis :
Alix Flament est une journaliste qui six ans plus tôt était spécialiste des affaires criminelles, heureuse en ménage elle est mariée depuis longtemps à un médecin légiste.
Elle s'ennuie un peu à écrire des articles sur les frasques sexuelles des politiciens lorsqu'on lui annonce l'évasion d'Éloane Frezet. Éloane, tueuse en série qui s'était confiée à la journaliste avait marqué non seulement sa carrière mais aussi son esprit.
 

La tueuse il est vrai est un phénomène incompréhensible sous un tempérament glacial.
C'est sur l'évasion de Frezet que débute cette histoire, cette traque qui réserve, vous vous en doutez, des cadavres tout au long de sa cavale.
C'est une histoire machiavélique qui a du sens, un tourne-pages mais pas que !

L'ambiance pesante monte en crescendo et on est prit dans la spirale délirante de cette tueuse en série. Alix Flament de par sa connaissance ultérieure de la tueuse va devoir contribuer à l'enquête pour aider les inspecteurs à localiser Frezet.
 

Les diverses situations sont prenantes, on a envie d'en savoir plus et de découvrir la faille pour arrêter cette folie meurtrière.
Cette faille, les lecteurs la découvre en même temps que les protagonistes de l'histoire.
 

Si les ingrédients sont simples l'auteur a su mener les lecteurs dans un suspense bien construit mais qui pour moi n'est pas assez "fouillé".
Ce n'est pas une critique uniquement négative ... cela a permis de ne pas s'éterniser, de ne pas tirer en longueur ! Mais quelques "scènes" auraient pu être plus détaillées.

Seul bémol : au tout début du livre une situation y est décrite de manière très peu convaincante et quelque peu "cliché", dans les prisons françaises ....Mais ce n'est qu'un tout petit couac bien vite oublié dans le feu de l'action qu'est la suite de l'histoire.

Malgré cette toute petite critique je fais confiance à Gaëlle Perrin-Guillet pour ses prochains livres. J'ai bien apprécié cette lecture et j'ai passé un bon moment.
Je dis ceci sans complaisance aucune pour cette nouvelle auteur (j'ai horreur du mot auteure).
Haut-le-cœur, un livre que je conseille : - Oui !  Absolument ! Et une auteur à suivre ...


Fabe



Gaëlle Perrin-Guillet
Haut-le-coeur
Rouge-sang éditions 



samedi 9 novembre 2013

La Bague au crâne - Scott Nicholson


Le passé de Julia Stone reparaît furtivement quand elle découvre une étrange bague ornée d’un crâne, et trois hommes veulent l’aider — mais le fait de choisir le mauvais pourrait bien lui coûter non seulement son cœur, mais aussi son âme.
Le Dr Paméla Forrest est déterminée à ramener les souvenirs de Julia à la surface, espérant guérir le trouble panique de Julia. La thérapeute ne cesse de faire revenir Julia à une nuit datant de vingt-trois ans auparavant, quand Julia avait quatre ans. Une nuit de silhouettes encapuchonnées, d’étranges mélopées, de douleur, et de sang. La nuit où son père a disparu de la surface de la terre. Mais la frontière entre le passé et le présent commence à devenir floue quand Julia trouve une bague ornée d’un crâne, qui porte le nom « Judas Stone ».





Mon avis :
Un bon "petit" thriller qui commence un peu comme ... décousu. J'ai hésité à en continuer la lecture car l'écriture me semblait un chouïa trop tirée en longueur.
Mais arrivée vers la page 40 j'ai été prise dans l'histoire qui tout compte fait est un bon suspense.


Julia Stone est une paranoïaque avec des crises subites et successives de trouble panique. Elle a emménagé depuis peu de mois à Elkwood pour fuir ses démons. Julia suit une thérapie avec le docteur Pamela Forrest le successeur du thérapeute de Memphis où elle vivait avant.
Julia est-elle vraiment folle ou bien de réels faits troublants se déroulent dans son habitation ?
L'auteur installe le doute avec beaucoup de dextérité et nous fait hésiter entre réalité et troubles paranoïaques tout au long du récit.
Walter, l'homme à tout faire de son habitation lui fait tour à tour l'effet d'être quelqu'un de bien et un Tordu de la pire espèce. Trouble paranoïaque ou réalité ?
J'ai écrit Tordu avec une majuscule car tout au long de l'histoire les Tordus sont la cause des peurs paniques de Julia.

Ces Tordus capables de faire de votre vie un enfer, qui fouillent votre intimité, qui investissent votre vie avec pour seul but de faire de vous leur chose !
Petite fille elle a vécu des faits traumatisants liés aux adorateurs de Satan. Son père a disparu dans d'étranges circonstances et ses troubles remontent à cette époque.
 

La bague au crâne n'est pas un thriller fantastique, il y est plutôt question de secte satanique et de ses dégâts causés sur une petite fille.

Mais ce n'est pas que ça, c'est une course-poursuite qui s'accélère au fil du récit. C'est aussi une enquête que mène Julia Stone pour découvrir tout d'abord ce qu' il lui est arrivé 20 ans plus tôt et pourquoi elle est encore la proie des Tordus.

Un livre qui se termine avec cohérence même si l'épilogue n'est pas une réelle surprise.
 

Est-ce un livre que je vous conseille ?  - Oui !  Et en même temps la découverte de cet auteur qui n'en est pas à son premier thriller !

Fabe

mercredi 6 novembre 2013

Le chien de minuit - Serge Brussolo

Chronique de MarcSupilami



Sur les toits de Los Angeles, des bandes de jeunes s’affrontent pour la possession des parcelles de béton qui surplombent le vide.
Leur philosophie : ne plus jamais redescendre dans la rue ! Là-haut, entre les antennes de télé, ils sont des dizaines à vivre de rapines, escaladant les façades pour cambrioler les appartements des alentours. Tous voudraient bien se hisser sur le toit du 1224 Horton Street, un immeuble dont le dernier étage est occupé par un superbe complexe de loisirs à l’usage des yuppies. Mais un homme les empêche d’aborder cet Eldorado : Dogstone, le gardien qui n’hésite pas à jeter dans le vide tout étranger ayant commis l’erreur de pénétrer sur son territoire. Dogstone, qu’on surnomme également « Le Chien de Minuit »…





David savait à quoi le surfer faisait allusion. Certains retraités, obsédés par les agressions, restaient tout le jour embusqués à la fenêtre de leur cuisine, veillant à ce qu’aucun voyou ne s’engage sur l’escalier d’incendie. Depuis quelque temps, certains s’étaient armés de cannes à pêche à lancer lourd, et fouettaient les intrus du bout de leur jonc, leur plantant sur la joue, la lèvre ou l’oreille un hameçon à triple pointe pour la pêche au gros. Une fois qu’on était ferré il était difficile de s’échapper, car le bonhomme vous menait à sa guise, moulinant pour augmenter la douleur qui vous labourait les chairs.

L'avis de MarcSupilami :
Une histoire qui se déroule quasi intégralement sur les toits des immeubles de Los Angeles.
Une ségrégation entre les riches et les pauvres a transformé le monde en camps retranchés. Les plus aisés peuvent se permettre de vivre dans des immeubles luxueux, gardés et ultra protégés, alors que les pauvres SDF risquent leur vie tous les soirs dans les rues sordides devenues le repaire des pires voyous (Vision prémonitoire de l'auteur ??).
La solution : trouver un havre de paix relative sur les toits des immeubles. Tous, sauf un, qui résiste encore et toujours à l'envahisseur (Tiens, ça me rappelle quelque chose ça !).
Le 124 Horton Street est protégé par Dogstone, un ancien militaire qui utilise des méthodes expéditives pour se débarrasser des importuns. Il a inventé l'ascenseur le plus rapide du monde en jetant les voyous dans le vide, sans autre forme de procès. Quarante étages en chute libre, arrivée à destination garantie (Record homologué par le Guinness Book. Le plus long étant de ramasser les morceaux !)
.
Vous l'aurez deviné… le chien de minuit c'est lui (Tiens, d'ailleurs Dogstone / Stonedog signifie "Chien de pierre" in French. T'es un malin Serge !).
La conquête de cet immeuble, peuplé de Golden Boys et autres Yuppies, est devenue un objectif pour tous les clans qui se partagent les toits. Celui qui arrivera à maîtriser le chien de nuit deviendra de fait le chef incontesté reconnu par tous. 


Pour y accéder, une seule solution, escalader la façade à mains nues (finalement je me demande à quoi servent les ascenseurs dans cet immeuble ?).
Frissons assurés. Je vous laisse découvrir les événements par vous-même (Si vous souffrez d'acrophobie, je vous raconterai la suite par message personnel).
Côté séquences plus calmes, destinées à vous laisser reprendre vos esprits (Ou accessoirement à chercher une bière ou un carreau de chocolat au frigo, fumer une clope, faire une petite vidange, enfin c'est à vous de voir… la liste est non exhaustive !), l'auteur nous gratifie également de petites histoires annexes comme celle de cet écrivain à talent qui s'est naïvement fait déposséder de son œuvre, ou encore celle de cet ancien champion de surf qui a eu une révélation dans ses moments de méditation, il doit tuer une femme "pure" (confirmation que la méditation mène à la pureté. NDLR).
 

Les habituelles scènes "coquines" ne sont pas en reste dans ce roman. Forcément… du haut d'un toit… avec des jumelles… on a une vue plongeante sur les appartements des autres immeubles !
Mais ça, ça ne nous regarde pas !! (Non, non, n'insistez pas, ma chronique ne sera pas entachée de trivialité malsaine).
Pour conclure : Un bouquin de 200 pages, agréable à lire, toujours pour les fanatiques du genre bien sûr.
A mon avis, Serge Brussolo est né avec un stylo dans la main (Sans doute une sage-femme qui a confondu avec un thermomètre !).

MarcSupilami.


vendredi 1 novembre 2013

Le violon d'Hitler - Igal Shamir



France 1940. Pourquoi Hitler a-t-il ordonné un soir, à l'issue d'un concert, l'exécution de Gustav Schultz ? Violoniste enrôlé dans l'armée allemande, celui-ci aurait été détenteur d'un prodigieux secret qui aurait provoqué la rage du Führer... Paris, de nos jours. Ancien agent israélien spécialisé dans la traque des criminels nazis, le violoniste Gal Knobel voit son passé le rattraper lorsqu'un mystérieux cardinal lui propose de découvrir ce qui a déclenché la colère d'Hitler. Un secret vieux de quatre siècles qui plongerait ses racines dans la Venise de la Renaissance. Effrayant et indicible, il pourrait faire vaciller l'histoire artistique et religieuse européenne. Pour découvrir la vérité, Gal Knobel devra parcourir l'Europe au péril de sa vie : au Vatican, à Venise, Paris et Genève, les nostalgiques du IIIe Reich sont légion à vouloir que le secret d'Hitler reste caché à jamais...



Mon avis :
Premier livre que je lis de cet auteur israélien, qui me cligne de l'œil dans une de mes piles depuis un temps déjà.


Tout d'abord cela commence par une réunion festive dans un château en France avec tout le gratin de l'armée allemande,  SS et compagnie.
Un violoniste, simple troufion dans la Wehrmacht est "convié" à donner un concert pour tout ce beau monde. L'invité surprise est Adolf Hitler en personne.
Gustav Schultz, qui joue du Monteverdi, subjugue l'assistance tant son coup d'archet est envoûtant. Le führer lui même se lève pour applaudir tellement l'émotion est intense.
À l'issue du concert Schultz sort des documents de sa mallette et les remet au secrétaire SS. Un court conciliabule a lieu et sur une phrase chuchotée à l'oreille d'Hitler celui-ci entre dans une de ses mythique colère hystérique et violente. Il jette au feu les documents ainsi que le violon et ordonne qu'on exécute le pauvre Schultz.
Dans cette immense assemblée nazie un petit garçon en pyjama assis sur le rebord d'une fenêtre et dissimulé derrière une tenture assiste à toute la scène.


Je ne spoile pas l'histoire en vous révélant le départ de ce livre que j'ai énormément apprécié. La suite est tellement riche et surprenante que je vais encore vous en raconter un petit bout.
Le livre nous emmènent à trois époques différentes ; 1940 - époque du début de l'histoire.  1630 - époque de Monteverdi et notre époque des années 2000.
Par un concours de circonstances que je vous laisserai le soin de découvrir, Gal Knobel, violoniste et ancien chasseur de nazis est contraint d'enquêter sur cet événement survenu au château 70 ans plus tôt.


L'auteur (qui est violoniste) nous entraîne dans l'Histoire. Dans le Venise du XVII ème siècle, dans les années 40 et puis dans notre époque avec une dextérité de virtuose. Il passe d'une époque à l'autre avec souplesse et cohérence. Les chapitres se finissent avec beaucoup d'habileté et tout les détails sont précis.
Il mêle avec passion et intelligence une partie de notre histoire et surtout celle d'artistes tels que Monteverdi et Rossi.


Je vous assure que je ne suis pas du tout adepte de la musique jouée sur un violon, je n'y connais rien en musique classique. Je suis plutôt rock, blues ...
Mais à la lecture de ce thriller je ne vous cache pas avoir fais des recherches et écouté la musique de ces deux compositeurs. Tout spécialement les psaumes de David qui est un vrai chef d'œuvre.


Ce livre est aussi une leçon de vie, de désespoir et d'amour. Amour entre les hommes de toutes religions mais aussi de haine, cette haine qui perdure au delà des siècles.
En finale ce thriller m'a apporté ma dose plus que satisfaisante de suspense mais j'y ai fait aussi plein de découvertes puisque certains faits historiques mentionnés sont tout à fait authentiques.
Si beaucoup de livres ont traité du sujet je peux vous assurer que celui-ci est très bien écrit. Pas de détails superflus et pas d'exagérations mystico-religieuses.
Une enquête et une histoire qui tient la route avec une juste sensibilité non exacerbée.
 

Vous aurez compris que j'ai beaucoup aimé ce livre et que je vous le conseille vivement !!!

Igal Shamir a écrit un autre thriller "Via Vaticana" que je lirai avec grand plaisir.

Fabe




Igal Shamir (né à Tel-Aviv en 1938) est un violoniste d'origine russo-polonaise. Il vit en France depuis 1968.
La Cinquième Corde, Presses de la Cité, 1971, adapté au cinéma (Le Grand Blond avec une chaussure noire).Le Violon d'Hitler (thriller), Plon, 2008 .Via vaticana (thriller), Plon, 2010